À quelques jours de l’élection présidentielle d’octobre 2025, le Club des Amis de l’Intégration Africaine (CAMINAF) a tenu, le dimanche 5 octobre 2025, un panel citoyen au CERAP (Centre de Recherche et d’Action pour la Paix) sur le thème :
« Panafricanisme et souveraineté politique : quels engagements des candidats à la présidentielle d’octobre 2025 pour une Côte d’Ivoire forte dans une Afrique unie ? »
Cette rencontre, à la fois intellectuelle et citoyenne, a rassemblé plusieurs spécialistes du panafricanisme, des acteurs politiques et plus d’une centaine de jeunes étudiants et leaders associatifs, désireux de comprendre les contours de la souveraineté africaine à l’heure des grands rendez-vous électoraux.
À la table de séance figuraient notamment Guy Mimi, expert en communication et modérateur du panel, Dr Jean-Luc Kouassible, spécialiste en histoire politique, Jean-Jacques Yao, juriste et ingénieur de projet, Fofana Ali, représentant du candidat Ahoua Don Mello, ainsi que Anzoumana Sanoko, président du CAMINAF.
Ouvrant les échanges, Sanoko a rappelé le contexte de cette initiative, inscrite dans la volonté du CAMINAF de contribuer au débat démocratique en période préélectorale et de promouvoir les valeurs panafricaines. Il a indiqué que tous les candidats à la présidentielle avaient été invités à prendre part à la rencontre, mais que des contraintes de calendrier n’avaient pas permis la présence de toutes les tendances.
Le président du CAMINAF a salué la mobilisation des participants et a encouragé la jeunesse à « aller au-delà des slogans pour comprendre en profondeur le sens du panafricanisme », aujourd’hui parfois galvaudé dans le discours public.
Pour sa part, Jean-Jacques Yao a insisté sur les attentes légitimes des populations vis-à-vis des candidats, soulignant la nécessité pour la Côte d’Ivoire et les pays africains de renforcer leur souveraineté économique et militaire, gages d’une indépendance véritable.
Dr Jean-Luc Kouassible a, lui, revisité l’histoire politique du pays pour examiner la manière dont les différents présidents Félix Houphouët-Boigny, Henri Konan Bédié, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara ont incarné, chacun à sa façon, les idéaux du panafricanisme et de la souveraineté nationale.
Représentant le candidat Ahoua Don Mello, Fofana Ali a présenté la vision de son champion, qu’il a décrit comme un homme d’action profondément imprégné de panafricanisme. Il a annoncé l’intention du candidat de confier certains secteurs stratégiques de l’économie aux nationaux, tout en instituant le panafricanisme comme ligne directrice de la gouvernance d’État à travers une loi spécifique.
En conclusion, le président du CAMINAF a salué les avancées actuelles de la Côte d’Ivoire en matière de souveraineté et d’intégration africaine, citant notamment la libre circulation des personnes et des biens, la compagnie aérienne nationale Air Côte d’Ivoire qui renforce les échanges intra-africains, ainsi que le retrait des troupes françaises du 43e BIMA, symbole d’une souveraineté retrouvée.
Sanoko a exhorté les jeunes à ne pas se laisser séduire par les « panafricanistes du verbe et de la haine », mais à juger les dirigeants à l’aune de leurs actes concrets en faveur du continent.
Il a enfin adressé ses remerciements aux panelistes pour la qualité de leurs interventions et à l’ensemble des participants pour leur engagement citoyen dans ce débat d’idées, qui, selon lui, doit nourrir une conscience africaine plus forte et éclairée.
JB