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Sport Publié le 6 juillet 2024 | AFP

Euro-2024: à Paris, des supporteurs des Bleus anxieux puis délivrés

© AFP
Euro-2024: à Paris, des supporteurs des Bleus anxieux puis délivrés

Projeté sur une toile blanche tendue entre deux platanes sur un grand boulevard de Paris, le match a attiré des dizaines de supporters français vendredi. Longtemps anxieux, finalement rassurés après la qualification des Bleus aux tirs au but pour la demi-finale de l'Euro-2024.


Du maquillage bleu, blanc, rouge pour les uns, les joues naturellement écarlates pour d'autres, témoignent d'une soirée débutée en réalité trois heures plus tôt, au coup d'envoi du premier quart de finale entre l'Espagne et l'Allemagne (1-2).


Effervescence dès l'annonce des compositions de la France et du Portugal, clameurs lorsque les visages des leaders des deux équipes, Kylian Mbappé et Cristiano Ronaldo, apparaissent à l'écran. Une Marseillaise plus tard, le coup d'envoi est donné. Après un premier quart d'heure plus marqué par les défilés d'assiettes de frites que les moments forts, Théo Hernandez décoche une frappe qui réveille une salle qui n'attendait qu'un premier frisson. Les premiers chants résonnent: "aux armes", puis "allez les bleus", repris en coeur.


"Avantage aux Français, mais toujours la même crainte que pendant les autres matches: pas de réalisme offensif", analyse à la mi-temps Hedi, un commercial franco-libanais de 38 ans, le second tour des élections législatives de dimanche en toile de fond.

"Je ne sais pas si le foot rassemble toujours... Paris n'est pas représentatif de la France. Mais il en faut plus pour angoisser un Libanais", ironise-t-il, accoudé au comptoir en bois et essayant de canaliser son jeune chien qui s'active à chaque moment fort.


- "Le foot rassemble" -


A la mi-temps, Yanis et Amélie, qui se sont rencontrés dans ce même bar six ans auparavant lors d'un match de Ligue des champions du Paris SG, sont dans l'expectative. Et la politique n'est jamais loin.

"L'inconnu m'angoisse", explique Yannis, qui précise être Français d'origine algérienne. "Les gens jetés dans la Seine, ça m'a été transmis, mais il faut laisser le foot tranquille, le sport doit rester le sport", estime-t-il. Au retour des vestiaires, le match monte en intensité, et les Portugais se font plus pressants.


J'ai la "malédiction des +toilettes but+", s'amuse Amélie qui trépigne sur son siège, "dès que j'y vais, une équipe marque !"

Les occasions se succèdent et Amélie finit par se décider: "j'y vais, il faut que la situation se décante !". Sans effet.

Sur la terrasse, à l'orée de la prolongation, Antoine Lima, un Franco-Portugais de 20 ans, arbore fièrement un maillot, et un drapeau du Portugal noué autour de la ceinture.

"Le foot rassemble et nous permet aussi d'oublier la politique en étant tous ensemble. C'est des moments forts", lance l'étudiant lisboète. "Quand je regarde les infos je ressens une tension mais quand tu vois la réalité ici, ce n'est pas ça", abonde Bella Barry, l'un de ses amis étudiant en Allemagne.


Une Marseillaise initiée avant la prolongation, et 30 minutes de plus à se disputer.

A l'image des 90 premières minutes, la rencontre demeure terne. "Allez, il reste 10 minutes c'est maintenant !", lance Yannis qui redoute la séance fatidique des tirs au but qui commence pourtant.


L'échec de João Félix face au portier des Bleus suffit à faire exulter les supporters avant que Théo Hernandez ne s'élance pour donner la victoire à la France (0-0, 5 t.a.b. à 3). La France retrouvera mardi en demi-finale l'Espagne, victorieuse de l'Allemagne.

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