Dans une lettre ouverte consultée ce vendredi 1er août par Abidjan.net, Ahoua Don Mello ex-cadre du PPA-CI revient sur les prémices de la stratégie électorale élaborée en amont de la convention de 2024, laquelle avait consacré la candidature de l’actuel leader, Laurent Gbagbo. Selon lui, trois scénarios avaient été identifiés pour faire face à l’éventualité d’un rejet de candidature à savoir travailler à obtenir une inscription effective sur la liste électorale, envisager une politique de la chaise vide en guise de protestation, ou encore proposer une candidature alternative.
Malheureusement, déplore-t-il, aucune discussion de fond n’a pu avoir lieu sur ces options. Dans cette lettre, il confie qu’une tentative de réunion prévue le 29 juin dernier n’a jamais été tenue, et les instructions de revenir vers le candidat après des échanges en commission ont été ignorées. « Pire, les fuites dans la presse ont clos le débat de manière prématurée, au détriment de la cohésion interne. », s’est-il offusqué.
Dans cette missive, l’auteur accuse un cercle restreint de collaborateurs d’organiser l’isolement politique du leader, le privant de l’expérience et des conseils de ses compagnons historiques. « Camarade, tu es pris en otage par un groupe qui rêve uniquement d’héritage politique », écrit-il sans détour.
Face à ce blocage, il plaide pour une rencontre urgente, et propose une initiative politique audacieuse notamment la présentation de “candidatures de précaution”, plus radicales, pour exercer une pression interne et peser sur le jeu électoral. L’objectif étant de ne pas boycotter les élections, mais au contraire, engager une dynamique de participation, qui servirait également de tremplin pour les législatives à venir. Une façon de sauvegarder l’influence du parti dans la conduite des affaires de l’État.
À en croire les lignes de cette lettre ouverte, c’est un cri d’alerte et d’amour pour le parti et son avenir qui transparaît. L’auteur fustige l’inaction et l’absence de stratégie réelle pour reconquérir le pouvoir. Il redoute que la posture actuelle ne conduise à une humiliation politique du candidat et à une marginalisation du parti sur l’échiquier national.
Cyprien K.