x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Sport Publié le 26 juillet 2024 | Abidjan.net

Drame environnemental/ Incident sur le site minier d’Ity: Serge Doh (Défenseur de l’environement et acteur de développement) interpelle les autorités sur les résultats de l’enquête et lance un appel

© Abidjan.net
Drame environnemental/ Incident sur le site minier d’Ity: Serge Doh (Défenseur de l’environement et acteur de développement) interpelle les autorités sur les résultats de l’enquête et lance un appel

Des populations sinistrées toujours dans le désarroi.Où en est-on avec l’enquête annoncée par les autorités depuis que l’affaire d’une vanne utilisée pour purger les lignes de décantation et de boue qui s’est fissurée, entraînant le déversement de moins de trois mètres cube de boue, mélangée dans le canal de déviation des eaux usées en direction du fleuve Cavally, a éclaté ? Une situation qui avait soulevée, le 23 juin dernier, date à laquelle le drame s’était produit sur le site de la société des mines d’Ity, des inquiétudes quant à l’impact environnemental. Le gouvernement ivoirien et ses démembrements dont le Centre ivoirien antipollution (Ciapol), on s’en souvient, avait réagi pour annoncer la tenue d’enquête visant à rétablir les faits. Depuis, plus rien. Selon fratmat.info du 17 juillet 2024, Soro Tiomaga Drissa, Directeur général (Dg) du complexe minier Smi-Smd-Smf (Endeavour Mining), a déclaré que dès l’intervention de l’incident, une équipe conjointe composée du Centre ivoirien antipollution (Ciapol) et du Laboratoire de l’Université de Man a été dépêchée sur les lieux pour apprécier et déterminer les causes de cette situation. « Des échantillons ont été pris sur le canal de déviation et à l’intersection du canal de déviation avec le Cavally, juste pour s’assurer de l’état d’avancement de cette solution qui s’écoulait dans le canal de déviation », expliquait-il. Puis de souligner que dans le rapport du Ciapol, il n’est nulle part mentionné la mort de poissons dans le fleuve Cavally. « Effectivement, il y a eu un incident sur la mine avec un refoulement d'eau cyanurée qui a emprunté la voie de Puyallup jusqu'à accéder au cours d'eau environnant. Donc, il y a eu manifestement de la pollution, mais une pollution très localisée. Aujourd’hui, il n'y a plus de pollution dans la zone », a fait savoir Yapo Bernard, directeur du Ciapol. 


Un fait qui interpelle à plus d’un titre, Serges Doh, Citoyen ivoirien, défenseur de l’environnement et acteur de développement, qui a réagi dans une contribution reçue le lundi 22 juillet 2024. Pour lui, si des semaines après, l’Etat de Côte d’Ivoire n’a toujours pas brisé l’omerta sur ce drame, hormis des communiqués, cela suppose que les populations ont été oubliées. Pourtant, a-t-il dit, des textes existent et des sanctions sont prévues par la loi.


 « En effet, la loi numéro 2023-900 du 23 novembre 2023, portant Code de l’Environnement, donne les orientations en matière de protection de l’environnement, et la question de la pollution y est inscrite. Les sanctions sont inscrites dans la section 2 du titre V, qui contient trente et un articles allant de l’article 226 à l’article 256. Cette section présente tous les éléments punitifs et les sanctions afférentes à la pollution de l’environnement. Il y a le décret pollueur-payeur qui stipule que c’est celui qui pollue qui paie, avec des amendes qui vont de 1 à 10 millions de francs Cfa, de 10 à 50 millions, de 50 à 100 millions, de 1 à 100 milliards, et des peines d’emprisonnement comprises entre un et six ans », explique-t-il. Et d’ajouter qu’à ce jour, ni le ministère de l’Environnement, du développement durable et de la Transition écologique, ni le Ciapol censés être dans l’ordre le premier et le second gendarme en matière de lutte contre la pollution et dans la recherche de solutions lorsqu’un cas de pollution se présente, n’a réagi à la hauteur de l’ampleur de la situation et des attentes nées. Pour lui, les conclusions du Ciapol et des autres structures commises à la tâche sont encore attendues, en vue de situer les responsabilités et arrêter les mesures les mieux adaptées pour juguler ce drame. En attendant, les populations, selon lui, se meurent dans le Cavally. C’est pourquoi il a décidé de tirer la sonnette d’alarme en interpellant les autorités en charge de ces questions.


Impact Tout en rappelant que l’orpaillage clandestin est très souvent pointé du doigt pour ses conséquences désastreuses sur l’environnement et sa dangerosité pour la vie des populations, il a souligné qu’il n’en demeure pas moins que l’exploitation minière, à l’échelle industrielle, n’est pas sans conséquence certaine. Le bilan, à l’en croire, donne à réfléchir sur l’impact de ce qui s’est passé. Selon lui, c’est une centaine de personnes victimes d’intoxication recensées, et de nombreux poissons morts et flottant à la surface ; Les victimes humaines présentaient des signes de vomissements, de maux de tête et de violentes courbatures après avoir consommé de l’eau et le poisson pêché dans le Cavally et les cours d’eau environnants. Poursuivant, il a souligné que l’entreprise à l’origine de la situation, Endeavour Mining, dans un communiqué daté du 30 juin dernier, soit sept jours plus tard, indiquait qu’elle rejetait tout type de responsabilité : « Des informations fausses circulent localement, indiquant la présence de poissons morts dans la rivière Cavally. Endeavour Mining rejette catégoriquement les allégations de pollution massive du fleuve Cavally et de mise en danger des populations locales. Les constats effectués par les autorités n’ont révélé aucune situation critique de pollution menaçant la vie des populations ». Toutefois, Serges Doh a martelé que toujours dans le cadre de sa défense, le groupe estime, au demeurant, avoir pris toutes les dispositions idoines pour éviter ce qui lui serait reproché à tort : « Le 23 juin à 17 heures, une vanne utilisée pour purger les lignes de décantation et de boue du TSF (« Tailing Storage Facility ») de la mine d’Ity s’est fissurée, entraînant le déversement d’une faible quantité de boue, estimée à moins de 3000 litres, mélangée avec l’eau de décantation, dans notre canal de dérivation et finalement dans la rivière Cavally. Dès le signalement de la fuite, les mesures suivantes ont immédiatement été prises : arrêt de l’usine de traitement, réparation de la vanne, surveillance et test de l’eau de décantation et de l’eau de la rivière, signalement auprès du Ciapol, signalement auprès des communautés locales », avait déclaré l’entreprise dans un communiqué et dont la presse s’en était fait l’échos. 


 Par ailleurs, Serges Doh voudrait interpeller l’opinion, surtout les autorités à prendre à bras le corps ce problème car « en face, il y a les populations qui se plaignent de problèmes de santé et qui sont bien obligées de renoncer à la pêche dans le Cavally. C’est un véritable manque à gagner pour elles. (...) Aussi, les populations ont bénéficié jusque-là d’une simple prise en charge sanitaire dans un centre de santé de proximité situé dans le village d’Ouyatouo, faisant fi des répercussions sanitaires sociales, économiques et environnementales, à court, moyen et long terme, dans une zone où la pauvreté bat son plein et dont l’essentiel de l’activité gravite autour du fleuve Cavally».


An

PUBLICITÉ
PUBLICITÉ