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Sport Publié le 11 mars 2024 | Treichville Notre Cité

Du passé au présent : Tapeurs de bazin, un métier

© Treichville Notre Cité
Du passé au présent : Tapeurs de bazin, un métier

L’industrie du bazin est une large chaine dans laquelle il faut compter les fabricants du textile, les teinturiers, les couturiers et les tapeurs de bazin. Cette dernière branche prend en compte les blanchisseurs traditionnels qui évoluent dans l’informel. A Treichville, on retrouve des tapeurs de bazin à l’avenue 18 rue 19, avenue 13 rue 16, avenue 7 rue 22 ou encore à l’avenue 13 rue 24. Ils utilisent une méthode artisanale de repassage qui consiste à redonner au bazin plus d’éclat et plus de brillance. 


Majoritairement originaires du Mali, les tapeurs de bazin qu’on appelle communément en langue malinké « FANI GOCHI LA », constituaient par le passé, un maillon clé du secteur du bazin.

Kpo ! kpo ! kpo ! Ce sont ces bruits qu’ils produisent tout au long de la journée depuis leurs tentes installées sur certains trottoirs des rues et avenues de la commune. Un billot et des maillets de plus de 3 kg, sont les matériels utilisés pour l’opération.  

Lors de la préparation du bazin, toute la surface est enduite de bougie avant le tapage. Durant le processus, le tissu est replié sur lui-même plusieurs fois avant de subir les coups de deux tapeurs. La charge exercée sur le textile dépend de sa qualité ou du résultat recherché par le client. En outre, les tarifs fixés vont de 500 francs CFA à plus.

Un métier rentable avec des risques majeurs pour les tapeurs

Pourtant, le métier semble éprouvant et les artisans ne bénéficient d’aucune assurance qui pourrait leur permettre de se soigner en cas d’accident, comme d’ailleurs la plupart des métiers du secteur de l’informel. 

Situé à l’avenue 18 rue 19, Bakary Kimbiri, tapeur de bazin depuis plusieurs années soutient que bien que le métier nourrisse son homme, il subit de nombreux temps morts du fait de la particularité du textile qui revêt un caractère cérémonial, festif. « Nous sommes fortement sollicités pendant les préparatifs de la fête de Tabaski et de Ramadan. En dehors de ces périodes, le business connait moins d’affluence mais nous essayons de jongler entre cérémonies de mariage et de baptême », a-t-il confié. 

Avec le succès du bazin, on pensait que le secteur allait connaitre aussi une croissance. Cependant, fort est de constater que le métier de tapeur tend à disparaitre. 

Parmi les difficultés auxquelles ils sont confrontés ces dernières années, on peut citer l’apparition sur le marché de types de bazins sophistiqués qui ne nécessitent ni teinture ni tapage. 

Par conséquent, il faut penser à trouver des solutions pour permettre à toute la chaine de se professionnaliser afin que le bazin se pérennise sur le marché du textile.

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