Dédicace de son nouveau roman Gauz dénonce les discours hypocrites sur l’immigration
À l'occasion de la dédicace de son dernier roman, Gauz a dénoncé les discours hypocrites sur l’immigration.
L’écrivain ivoirien Armand Patrick Gbaka-Brédé, dit Gauz, a dédicacé, le vendredi 13 juillet 2024, à la bibliothèque municipale de Grand-Bassam (région du Sud-Comoé), sa 7e œuvre bibliographique. Intitulé “Les portes”, le roman raconte la mésaventure d'un groupe de sans-papiers en France, en 1996. Il a saisi l’occasion de cette présentation pour porter un regard critique sur la diabolisation de l’immigration. Pour lui, il est tout à fait normal qu’un individu ait envie d'aller sous d’autres cieux.
« Nos sociétés se sont fabriquées dans l’immigration. L’homme a toujours bougé. Demande-t-on que les choses s’arrêtent définitivement de bouger ? Cela ne pourra jamais se faire. L’immigration n’est pas un péché. C’est quelque chose de naturel. Se déplacer, est légitime. C’est dans la nature de l’homme de partir et de venir. L’humanité est née en Afrique. Mais c’est dans sa nature de bouger que l’être humain a conquis la planète terre, jusque dans ses endroits les plus reculés. C’est dans la nature humaine de vouloir traverser les frontières et les traditions. Personne ne peut arrêter cela et personne ne doit essayer de le faire, parce que cela ne marchera pas. Pourquoi trouve-t-on légaux les mouvements de personnes du Nord vers le Sud, et scandaleux le fait de faire le chemin inverse ? La théorie sur l’immigration est un discours hypocrite », a dit Gauz qui a poursuivi pour dire : « Il faut abolir ce discours construit par le monde occidental blanc. Nous ne sommes pas obligés de les écouter. Ce sont eux-mêmes qui donnent des visas aux gens pour aller chez eux. Chaque jour, ce sont au moins trois avions gros porteurs qui partent d’Abidjan, bourrés, pour la France. Cela veut dire que c’est important d’immigrer. Alors, qu’on nous laisse tranquille avec cette diabolisation ».