"Depuis février 2021, une commission mixte a été mise en place pour finaliser cette délimitation, avec 75 % du tracé théorique déjà adopté. Une prochaine rencontre des experts et une mission sur le terrain sont prévues pour finaliser ce tracé." , a déclaré Djakaridja Konaté, Secrétaire Exécutif de la Commission Nationale des Frontières de Côte d'Ivoire (CNFCI). Il s'exprimait à l'occasion de l'édition 2024 de la Journée Africaine des Frontières, le jeudi 6 juin 2024 à Tougbo, localité frontalière avec le Burkina Faso.
Placée sous le thème "Renforcer la coopération transfrontalière, la cohésion sociale et la cohabitation pacifique à nos frontières", cette journée a été l'occasion pour les communautés ivoiriennes et burkinabè de démontrer leur excellente coexistence pacifique à travers plusieurs actions. Aux dires de Djakaridja Konaté, les deux États travaillent depuis plus de trois ans à délimiter leur frontière commune. Sachant que les zones frontalières sont très sensibles, il a exhorté les populations à se référer aux autorités respectives pour des solutions pacifiques et durables en cas de crise, plutôt que de se faire justice elles-mêmes. "La réaffirmation de la frontière ne veut pas dire la fin des relations entre les populations. La frontière reste une ligne pour marquer juste la limite de la souveraineté des États." , a-t-il expliqué.
Pour renforcer cette approche pacifique, le Secrétaire Exécutif a annoncé la mise en place d'un cadre de concertation entre les autorités préfectorales, administratives, militaires et coutumières des deux pays. Ce cadre vise à faciliter la communication et la résolution des conflits.
Il a insisté sur l'importance de l'implication des populations frontalières dans la lutte contre la criminalité transfrontalière, incluant le terrorisme, le kidnapping, le vol de bétail, la traite des humains, la contrebande et les trafics illicites. "Il est essentiel de sensibiliser, de dénoncer et de remonter les informations en temps réel aux autorités pour éradiquer ces menaces", a-t-il déclaré.
Pour lui, le choix de cette ville pour abriter cette édition vise à réaffirmer la solidarité de l’État de Côte d’Ivoire avec les populations de cette zone frontalière, qui subissent la pression et les conséquences de la situation sécuritaire difficile au Sahel, notamment au Burkina Faso. Mais également de célébrer et renforcer l’amitié et la fraternité ivoiro-burkinabè, encourager les populations frontalières, liées par des liens familiaux anciens, à continuer de vivre en paix et en cohésion sociale.
Pour les perspectives de cette célébration, le Secrétaire Exécutif du CNFCI annonce des actions éclatées le 12 juin prochain dans quatre localités ivoiriennes frontalières avec les pays voisins : Ghana, Liberia, Guinée et le Mali.
Cyprien K.