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Sport Publié le 12 octobre 2023 | AIP

Portrait : la seule mécanicienne motocycliste de Bondoukou, un symbole d’abnégation et courage

© AIP
Portrait : la seule mécanicienne motocycliste de Bondoukou, un symbole d’abnégation et courage

Digbeu Saha Blandine, âgée de 24 ans, étonne son entourage et suscite l’admiration de ses proches pour son abnégation, à Bondoukou, du fait de son métier de mécanicienne motocycliste, dans un garage au quartier Zanzan.


L'admiration de ses collègues 


Le seul rêve de cette femme a toujours été de pouvoir diriger son atelier de réparation de motos. Elle dit porter cette ambition, avec force et hargne, depuis des années, avant de devenir l'adjointe du chef de garage moto, au quartier Zanzan.


Dans ce garage, son chef, N’Guettia Koffi Mouroufié René est admiratif. " Elle a une bonne attitude avec les clients qu’avec ses patrons. Nous n’avons pas encore reçu de plaintes. Son comportement est appréciable, autant avec les autres apprentis, qu'avec la clientèle, qui préfère la voir réparer leurs engins", a témoigné ravi, M. N’Guettia, son patron actuel.


" Sa force de travail est impressionnante", a salué son autre formateur Kaboré Issiaka. " Elle est très courageuse et je l’apprécie. Car les filles, qui font le travail des garçons, sont à encourager. J’aime son travail. Elle vient au travail à 3 heures du matin", a-t-il affirmé.


Pour Kouakou Kouadio Ernest, un apprenti, Blandine est autant sa collègue que sa patronne. " C' est une fille courageuse et aimable. Elle m’aide dans le métier en me montrant comment réparer les motos", a-t-il dit.


Sa passion l'incite pour l'heure à se consacrer à son métier. " Je vis seule et je n’ai pas de petit ami pour le moment. Je veux actuellement avoir mon propre garage pour être indépendante", a-t-elle soutenu. Dans le passé, des proches lui avaient proposé de s’inscrire dans une école pour apprendre la coiffure. Son refus a été immédiat. " J’ai toujours voulu faire de la mécanique", a-t-elle assuré.

Une passion bien ancrée malgré les affres de la vie


Orpheline de père et mère, depuis 2011, elle avait pris le chemin de Bondoukou en compagnie du frère de sa mère, dans l’espoir d’un lendemain heureux et d’une situation matérielle confortable. Malgré la rudesse de la vie, la fille de Kouassi Amlan Thérèse et de Yao Dominique a su garder intacte sa passion " dévorante" pour la réparation des engins à deux roues.


" J’ai grandi à Koumassi avant que mon père ne tire sa révérence. Alors, j’ai vécu avec mère jusqu’à qu'elle décède en 2011. Le frère de ma mère a décidé de m’héberger chez lui à San Pédro, puis à Dabou. Par la suite, nous sommes arrivés à Bondoukou", a-t-elle rappelé, indiquant que devant les difficultés financières de la famille, elle a arrêté les études en classe de 6ème pour opter pour une formation en mécanique moto.


Devant ce choix de vie, son oncle a décidé de la faire venir dans le village de Yezimala, situé à plus d' une vingtaine kilomètres de Bondoukou, chez un chef de garage pour son insertion professionnelle. " Mon oncle a insisté jusqu’à ce qu’il accepte de me prendre, deux ans après", a-t-elle soutenu.


Son activité suscitait l’étonnement chez les habitants de ce village, qui lui vouaient une grande admiration. " Les gens, qui me voyaient au travail , étaient heureux, vu que je suis une fille qui fait le travail des garçons. Ces personnes, admiratives, m’encourageaient, me donnaient de l’argent ", a-t-elle affirmé.


Devant ces péripéties de la vie, Blandine se veut intrépide et déterminée à aller de l'avant pour bâtir sa carrière. " J'encourage mes amis à se prendre en charge, à ne pas toujours tendre la main aux hommes. Il faut s' habituer à travailler", a-t-elle conseillé, tout en lançant un appel de soutien et d’aide aux personnes de bonne volonté, en vue d' accroître ses revenus et diriger son propre garage de moto.


(AIP)

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