Dans une déclaration tenue lors d’une conférence de presse ce vendredi 23 mai 2025 à Abidjan-Cocody, Valérie Yapo, membre du Bureau politique du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI-RDA), a exhorté la direction et les militants du parti sur la nécessité de désigner un nouveau candidat à la présidentielle d’octobre 2025, autre que Tidjane Thiam.
À cinq mois du scrutin, la situation politique du plus vieux parti de Côte d’Ivoire est selon elle critique : « Notre parti est à l’arrêt, sans cap clair, sans candidat légitime », a-t-elle lancé d’emblée. Elle rappelle que M. Thiam, bien que candidat naturel du PDCI-RDA, est actuellement radié de la liste électorale, ce qui l’empêche de briguer légalement la magistrature suprême.
Valérie Yapo s’attaque frontalement à ce qu’elle qualifie d’« ambition personnelle ». « Le PDCI-RDA ne peut être pris en otage. » Elle rejette l’idée selon laquelle le parti n’aurait pas d’alternative à Tidjane Thiam. Selon elle, il est encore temps de désigner un autre candidat : « Un homme ou une femme de convictions, d’expérience, de probité », qui remplisse tous les critères d’éligibilité et qui puisse rassembler.
En exhortant les militantes, les jeunes, les élus et les doyens du parti à se ressaisir, elle appelle à une convention « juste, équitable et ouverte » pour choisir un porte-étendard, dans le respect des valeurs et les textes du parti.
Dans un discours empreint de gravité mais aussi d’espoir, Valérie Yapo invite le PDCI-RDA à sortir des « manœuvres qui ne font pas honneur » et à se réorganiser dans la clarté et la transparence. L’enjeu est clair : redonner au parti sa capacité à jouer un rôle central dans la vie politique ivoirienne. Elle insiste sur l’urgence de la situation. « Nous sommes à cinq mois de ce scrutin, et le temps presse. », soutient-elle. Pour elle, le PDCI doit absolument être présent à cette élection décisive avec un projet, une vision, et un candidat incontestable.
Dans une évocation solennelle des figures tutélaires du parti, Félix Houphouët-Boigny et Henri Konan Bédié, Valérie Yapo rappelle l’héritage de dialogue, de paix et de rigueur que ces leaders ont légué au PDCI-RDA : « Nous leur devons de continuer leur œuvre. Et nous le ferons. Non par nostalgie, mais par devoir envers notre peuple. »
Elle conclut son propos en s’adressant aux Ivoiriens, leur promettant que le PDCI-RDA saura « proposer le meilleur de ses choix » pour incarner une véritable alternance et un changement dans la gouvernance du pays.
Cyprien K.