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Sport Publié le 16 septembre 2024 | Abidjan.net

Côte d'Ivoire/ guerre des chiffres sur les prisonniers en attente de jugement : le CNDH apporte de nouvelles précisions

© Abidjan.net
Côte d'Ivoire/ guerre des chiffres sur les prisonniers en attente de jugement : le CNDH apporte de nouvelles précisions

Après le démenti fait par le ministère ivoirien de la Justice et des Droits de l'homme sur le chiffre de 51,27% communiqué par le Conseil national des droits de l'homme ( CNDH) comme étant le pourcentage des détenus en attente de jugement dans les prisons en Côte d'Ivoire, cette institution a apporté de nouvelles précisions sur la question le lundi 16 septembre 2024.


Selon Maître Dagnogo Makaya, la directrice des requêtes et investigations au CNDH, ce chiffre donné par son institution " n'a pas été inventé et résulte d'une enquête".


" (...) En tout état de cause, ce sont des chiffres que nous n'avons pas inventé. Ce sont des chiffres qui resultent d'enquêtes menées avec des outils scientifiques. Ce sont les Informations données par les chefs d'établissement pénitentiaires que nous avons exploité", a expliqué Maître Dagnogo Makaya dans une conférence de presse affirmant cependant que "nous ne venons pas pour démentir ce que le ministère a dit".


" La surpopulation carcérale est une réalité et quel que soit le niveau de différence qu'il y a entre les chiffres, qui nous ont été d'ailleurs communiqués par les établissements pénitentiaires eux-mêmes", a estimé Me Dagnogo.


Poursuivant, elle a indiqué que son institution aurait souhaité que le ministère de la Justice et des Droits de l'homme se rapproche du CNDH pour comprendre sa procédure de travail.


" Nous confirmons ces chiffres ( 51,27%) parce que nous avons les documents qui sont avec nous. Peut être que l'erreur, c'est un problème de terminologie parce que ce que les chefs d'établissements pénitentiaires appellent des détenus en attente de jugement, n'est pas forcément la conception du CNDH ", a nuancé Maître Dagnogo.


Pour elle, cette guerre des chiffres entre le ministère et le CNDH dénote de ce que cette institution de promotion des droits de l'homme, jouit d'une certaine autonomie.


" Ma hiérarchie est à pied d'œuvre pour faciliter un rapprochement avec le ministère. Parce que le CNDH accompagne le gouvernement. Nous sommes tenus de travailler ensemble", a-t-elle conclu.


Le 12 septembre 2024, rappelle-t-on, lors d'une rencontre avec le corps diplomatique accrédité en Côte d'lvoire, Namizata Sangaré, la présidente du CNDH a indiqué qu'au terme d'une enquête réalisée par son institution du 10 au 14 juin 2024, l'effectif des détenus s'élevait à 23.515 dans les 35 établissements pénitentiaires enquêtés avec un effectif de 12.056 détenus en attente de jugement, soit 51,27%.


Cette information a été aussitôt démentie le lendemain 13 septembre 2024 par le ministère ivoirien de la Justice et des Droits de l'homme qui a soutenu que le nombre de détenus en attente de jugement à la date du 13 septembre 2024 était de 9781 sur un effectif total de 26.657 détenus, soit 36,69%.


L.Barro

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