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Sport Publié le 23 août 2024 | Abidjan.net

Surnommé « Mbappé » par certains ou le « médicament de l’opposition » par d’autres, Mamadou Touré : Un des remparts les plus sûrs du régime Ouattara (Libre opinion)

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Surnommé « Mbappé » par certains ou le « médicament de l’opposition » par d’autres, Mamadou Touré : Un des remparts les plus sûrs du régime Ouattara (Libre opinion)

Depuis qu’il a affirmé, lors d’une tribune, que le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), dans sa forme actuelle, est un parti tribalisme, pour répondre à Tidjane Thiam, président du PDCI, lorsque ce dernier affirma que le faible indice de développement humain (IDH) de la Côte d’Ivoire traduisait, en réalité, l’échec du RHDP en matière de progrès social, Mamadou Touré ne cesse d’être la cible de piques de la part de l’opposition. Il n’en fallut pas plus pour déclencher une chaîne d’attaques récurrentes de la part du plus vieux parti, le PDCI.


On pourrait bien se demander ce qui a bien pu déclencher les foudres du PDCI. Alors qu’on croyait l’incident clos, lorsque le porte-parole du PDCI, Bredoumy Soumaïla, adressa un courrier de protestation au premier ministre, au lendemain de cette déclaration, lors de la session inaugurale de la tribune de communication du RHDP, intitulée « Les rendez-vous du RHDP « , le 17 juillet. Mais non!


Qu'est-ce qui pourrait justifier cet acharnement de l'opposition?


Si les frictions entre le jeune porte-parole adjoint du parti présidentiel et l’opposition, datent de 2020, il semble qu’elles se soient accentuées depuis qu’il a taxé, sans ambages, le PDCI et son président de tribalisme. Un des éléments explicatifs pourrait être trouvé dans ses fréquentes prises de position, tant il est vrai que le porte-parole adjoint du RHDP ne manque aucune occasion d’écorcher l’opposition, à chacune de ses sorties publiques et qui, plus est, possède le bagout, la compétence qu’il cultive patiemment depuis la période de la « Sorbonne », le célèbre agora, sous le régime de l’ex-président Laurent Gbagbo. 


Aujourd’hui coiffé d’une triple casquette au sein du RHDP, Mamadou Touré, l’actuel ministre de la Promotion de la Jeunesse, de l’insertion professionnelle et du service civique, est devenu au fil des années, non seulement l’une des figures marquantes du parti mais encore les plus médiatiques, surtout lorsqu’il reussit le tour de force de damer le pion à l’alliance de l’opposition composée du président sortant du Conseil régional et haut cadre du PDCI, Alphonse Djédjé Mady, et du vice-président du Parti des Peuples Africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI), Stéphane Kipré. 


Retour sur le parcours éloquent d'un jeune premier de la politique ivoirienne 


Si sa carrière politique fit un bond qualitatif à partir de 2016 quand il fut nommé secrétaire d’État à l’enseignement technique, en réalité, Mamadou Touré fit ses véritables débuts au Rassemblement des Républicains (RDR), en 1995, lorsqu’il n’était encore qu’un lycéen, à Bouaflé. Dans la foulée, il dut être contraint à un exil forcé d’une demi-douzaine d’années au Mali et en Europe, dû à ses prises de position contre le régime de l’ex-président Laurent Gbagbo. Mais en 2008, à son retour en Côte d’Ivoire, il tapa dans l’œil d’Amadou Gon Coulibaly, bras droit d’Alassane Ouattara, qui le prit sous son aile.


Et depuis lors, il a su gravir les échelons, même si de mauvaises langues estiment que c’est un militant de la « cinquième heure », qui n’a pas coché toutes les cases du militantisme classique. Il faut remarquer, en passant, qu’il ne fait pas l’économie de certaines valeurs clés, comme le travail acharné, la détermination, le dynamisme, l’ambition et, bien entendu, l’art des « joutes oratoires » qu’il maîtrise, en tant que « Soft Power ».


En fin de compte, avec le recul, on s’aperçoit que le militantisme et l’engagement politique de Mamadou Touré, et surtout ses opinions tranchées et son franc-parler ont peut-être fait de lui un des remparts les plus sûrs du régime d’Alassane Ouattara; d’aucuns n’hésitant pas à l’assimiler à Mbappé, la star du football français, tandis que d’autres le considérent comme le « médicament de l’opposition ». 


Contrairement à d’autres caciques qui, par prudence ou sagesse, préfèrent retenir leur langue, Mamadou Touré n’a pas sa langue dans la poche. En adoptant une telle attitude, il devient incidemment la proie des attaques de l’opposition. Et c’est de bonne guerre ! 


Par Oussou Kouamé Rémi 


Enseignant-chercheur à l’Université Alassane Ouattara-Bouaké 


Expert Analyste socio-politique et économique 

Secrétaire de Zone-RHDP (Marahoué)

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