Comme à Rio et à Tokyo, le continent africain n'était représenté par aucun perchiste à Paris. Quelles raisons expliquent cette défection ? Enquête.
C’était à Douala, en juin 2024. Réunie au Cameroun, l’Afrique de l’Athlétisme célébrait ses champions. Parmi eux, le Sud-Africain Kyle Rademeyer, couronné à la perche avec un saut de… 5,20 m.
Le podium était complété par l'Algérien Medhi Amar (5,10 m) et le Malien Boubacar Diallo (5,10 m, après trois essais).
Chez les femmes, la Sud-Africaine Miré Reinstorf a dominé l'épreuve avec un saut de 4,10 m, suivie de la Tunisienne Dora Mahfoudhi (3,90 m).
À la lecture de ces performances, on comprend pourquoi les meilleurs perchistes africains n’ont pas réussi à se qualifier pour Paris, n'atteignant pas les minima requis de 5,82 m chez les hommes et 4,73 m chez les femmes.
Avant Paris, les perchistes africains avaient déjà suivi les Jeux de Tokyo et ceux de Rio depuis leur petit écran. Une absence qui s'explique, encore et toujours, par un niveau insuffisant depuis de trop longues années.
« Le niveau du saut à la perche en Afrique est encore très bas. Cette discipline est considérée comme la plus déshéritée sur le continent », confirme Fatou Cissokho, officielle technique internationale de la Confédération Africaine d'Athlétisme.
Bien des obstacles entravent le développement de cette épreuve en Afrique. Aziz Daouda, Directeur technique à la Confédération africaine d'Athlétisme, identifie trois facteurs principaux : le coût élevé de la pratique, les difficultés logistiques et un faible niveau de compétition.
« Les sautoirs et les perches sont très onéreux. Peu de fédérations africaines ont les moyens d'entraîner et de soutenir les perchistes.