Le directeur du musée des civilisations de Côte d'Ivoire ou musée national, Tagro Gnoleba Francis, a dénoncé dimanche dernier à Abidjan, la baisse du taux de fréquentation des musées dans le pays déplorant " qu'aujourd'hui nos musées sont considérés comme des dépotoirs à fétiches".
" Il faut reconnaître que nos sociétés ont été déstructurées par des pesanteurs culturelles qui ne sont pas les nôtres. Je veux parler du christianisme et de l'islam. Aujourd'hui nos musées sont considérés comme des dépotoirs à fétiches", a regretté M. Tagro.
Il s'exprimait à l'occasion d'un panel de la cinquième édition du Forum " Notre futur dialogue Afrique-Europe " organisé l'institut Français d'Abidjan en marge de la treizième édition du marché des arts et du spectacle d'Abidjan ( MASA).
Selon le directeur du musée des civilisations de Côte d’Ivoire, aujourd'hui les musées " doivent être agressives de manière positive" pour amener les populations à les fréquenter.
" Aujourd'hui il faut que nos musées soient agressives de manière positive. C'est-à-dire que nous devons aller maintenant vers les communautés. Nous voulons constituer une plate-forme et aller vers les communautés pour qu'elles viennent au musée. La cible première, ce sont les écoles. Car les enfants sont les décideurs de demain. Nous devons leur inculquer la notion du patrimoine", a-t-il estimé au cours de ce panel dont le thème portait sur les mémoires et le patrimoine culturel africain.
" On doit changer la manière de voir nos musées. Mais cela passe par le travail préalable de l'acceptation de notre patrimoine par les communautés. L'art de la Côte d’Ivoire a inspiré les plus grands artistes du monde. Cela veut dire que nos nos objets que nous avons dans les musées peuvent être source d'inspiration pour les créateurs et les artistes ", a fait savoir M. Tagro.
" La question de l'histoire est absolument au centre des relations diplomatiques. L'histoire devient une boîte à outil diplomatique. Mais aussi l'histoire est au centre des conflits des sociétés politiques. Interroger les mémoires, c'est interroger la manière dont on construit les savoirs historiques", a dit pour sa part, Nadia Hachimi Alaoui, une enseignante-chercheuse marocaine.
Le 5ème forum " Notre futur dialogue Afrique-Europe " vise à mettre en lumière l'importance de l'histoire africaine et sa reconnaissance dans le dialogue avec l'Europe.
L.Barro