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Sport Publié le 17 janvier 2024 | AIP

CAN 2023: Quand l'évènement participe à la résilience des demandeurs d’asile dans le département de Ferkessédougou (Feature)

© AIP
CAN 2023: Quand l'évènement participe à la résilience des demandeurs d’asile dans le département de Ferkessédougou (Feature)

Abidjan (AIP)-Le rapprochement et la confiance sont en train de plus se renforcer entre les réfugiés burkinabés, maliens et leurs tuteurs ivoiriens dans le Nord de la Côte d’Ivoire à l’occasion de la 34ème édition de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN 2023) qui se tient du 13 janvier au 11 février 2024.


« Nous avons été accueillis en frère par la Côte d’Ivoire, nous qui avons fui la crise dans notre pays, nous sommes heureux avec eux dans cette fête sportive qu’est la CAN », se réjouit le chef des demandeurs d’asile de Touplevogo, village quartier de Ferkessédougou, Diallo Mahamoud.


Lui emboitant le pas, le point focal de Ciaud Canada, une structure canadienne de suivi des demandeurs d’asile, Tall Cheta, explique que la CAN permettra, le temps de la compétition, de renforcer leur capacité de résilience, d’oublier les travers et les difficultés de leur situation précaire de demandeurs d’asile.


« C’est une fête qui concerne tous les africains et notre pays d’origine, le Burkina Faso y participe chez notre pays hôte la Côte d’Ivoire. Nous serons tous réunis devant les téléviseurs de nos tuteurs pour savourer cette fête », précise-t-il.


Au-delà du volet sportif, les demandeurs d’asile rencontrés ont souhaité que la CAN 2023 soit aussi l’occasion pour eux de passer des messages de paix à leur pays d’origine et celui d’accueil.


Ils ont, à cet effet, lancé des appels à la paix et à plus de sécurité dans les régions qui sont situées à la lisière de la frontière ivoiro-burkinabé.


« Nous souhaitons que notre pays profite de cette grande fête du football africain pour se pencher sur notre situation afin que la paix règne chez nous. Ce qui facilitera notre retour au pays », a préconisé le chef Diallo Mahamoud, Tall Cheta.


L’économie du bétail comme alternative à leur prise en charge


Les demandeurs d’asile profitent de la CAN pour mettre en place de bons business lucratifs. Installés à Tepogovogo, Touplevogo et dans le canton Palaka, dans le département de Ferkessédougou, ces personnes vulnérables sont de plus en plus présentes au « Garbal », une plateforme de transit et de marché à bétail, à l’abattoir municipal et au marché de viande du grand marché de la ville.


Selon Fousseni Koita, le gérant du « Garbal » de Ferkessédougou, « avec la demande en viande qui est forte dans les restaurants et maquis de la ville dans cette période CAN, cela permet à ces réfugiés de s’en sortir chaque jour avec un peu d’argent.


Ainsi, Bandé Amadou, Boly Aly, Diallo Arouna et plusieurs de leurs compatriotes, font partie des 483 demandeurs d’asile que compte le département de Ferkessédougou vivant bien de ce business.


« Plus la demande est forte, plus l’activité est intense, ce qui permet à nos frères réfugiés de ne pas vivre que de dons qui s’épuisent très vite. Leur rôle est essentiellement d’être des intermédiaires, négociants ou souvent des démarcheurs de clients avec des gains journaliers qui oscillent entre 2000 FCFA et 6000 FCFA, voire un peu plus », a détaillé M. Kéita.


Le département de Ferkessédougou ravitaille les villes de Korhogo et de plusieurs autres villes du sud de la Côte d’Ivoire en bétail, en plus de l’abattoir municipal et le marché de viande du grand marché de la ville.


Coulibaly Nanguin, l’un des responsables de l’OPEF explique que dans le circuit de vente rien n’est à jeter.


« Même la bouse de vache est aujourd’hui une source de revenus, avec 150 FCFA le sac. Et cela est l’affaire des adolescents et des femmes parmi ces demandeurs d’asile », a-t-il mentionné.


La Côte d‘Ivoire a ouvert ses frontières aux réfugiés maliens et burkinabé suite aux crises que connaissent ces pays.


Selon les chiffres du Haut-commissariat aux réfugiés, jusqu’en avril 2023, les cinq régions du nord ivoirien, le Tchologo, le Poro ; la Bagoué , le Folon et le Bounkani ont reçu 19.043 demandeurs d’asile de 2602 ménages. Ils viennent essentiellement des régions des cascades, du haut bassin et du sud-ouest au Burkina Faso, de Mopti, Ségou et Sikasso au Mali.


(AIP)


ki/bsp/fmo

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