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Sport Publié le 15 décembre 2023 | Abidjan.net

Football: dans l’univers des droits de diffusion des compétitions par les chaînes de télévision

© Abidjan.net
Football: dans l’univers des droits de diffusion des compétitions par les chaînes de télévision

En Côte d’Ivoire, pour la première fois de son histoire, la télévision nationale ne diffuse pas la coupe du monde de football qui s’est déroulée en novembre 2022 au Qatar.


A la surprise générale, c’est la nouvelle chaîne privée, NCI qui réussit à décrocher les droits de diffusion de cette compétition. Assurément, cette nouvelle donne suscite la polémique ; car jusqu’à cette date, les téléspectateurs ivoiriens ont été habitués à suivre cette compétition de la FIFA sur leur chaîne nationale, la RTI.  


En effet, à travers un communiqué diffusé le 7 septembre 2022, NCI annonce avoir acquis « les droits exclusifs» de retransmission de la coupe du monde FIFA Qatar 2022 en Côte d’Ivoire.


Ces droits ont été acquis auprès de la chaîne New World TV détentrice exclusive des droits de retransmission de la coupe du monde FIFA Qatar 2022 pour l’Afrique subsaharienne. Cette dernière reçoit, préalablement, ces droits de la FIFA, selon la procédure en vigueur. 


« Quand la FIFA organise ses compétitions, elle a eu des droits des fédérations ; n’oublions pas que ce sont les fédérations qui jouent. Ces fédérations ont cédé leur droit à la FIFA pour qu’elle puisse commercialiser ses droits. La FIFA peut décider de donner ses droits à un opérateur qui peut être un diffuseur, une société qui veut faire la promotion du foot, c’est à elle de juger parce que quand elle rachète ses droits aux fédérations, elle leur dit qu’on va valoriser ses droits. C’est économique, il faut que les fédérations puissent gagner de l’argent c’est ce qui finance l’activité de tous les joueurs », explique un acteur du milieu.


« Dans le cadre des éliminatoires de la coupe du monde, la FIFA a organisé un appel d’offre public pour les télévisions gratuites et payantes, donc deux types de droits majeurs. Ces appels d'offres sont ouverts à tout le monde sans aucunes conditions contraignantes », confie Youssouf Bamba, patron de l’entreprise PC Plus, qui a acquis auprès de la FIFA les droits pour la transmission des éliminatoires de la coupe du monde 2026 en Afrique Francophone.


L’essentiel des conditions se résume ainsi : être une société légalement constituée et présenter un dossier de candidature sur la table de la FIFA au moment de l’appel d'offres.


« Chacun fait son offre et la FIFA analyse l’ensemble des offres qu’elle a reçues. Une procédure est lancée à la suite de cela et après celui qui a été retenu, dans le format dans lequel il a été retenu, en fonction des règles de son contrat, il va sur le marché et discute avec les diffuseurs, pour pouvoir arriver à un accord de diffusion », raconte M. Bamba.


A la vérité, cette pratique n’est pas nouvelle et ces droits existent depuis toujours. La polémique de ces derniers jours est née du fait que « les diffuseurs historiques » perdent ces droits au profit de nouveaux acteurs.


« Les habitudes anciennes font que les gens pensent que certaines choses sont acquises de fait, donc quand il y a un petit changement surtout au niveau de la télé ça fait un boom, c’est pour ça qu’en Côte d’Ivoire, au Ghana, au Cameroun et en France, c’est un milieu qui bouge », indique le patron de PC Plus.


 


Au niveau de la FIFA, il y a un souci d’équité par rapport à tous les acteurs.




Très peu de télévisions en Afrique subsahariennes (même en Europe) peuvent se payer le luxe de s’offrir le droit de diffusion les 64 matchs match de la coupe du monde ou les 52 de de la coupe d’Afrique, selon un observateur averti. C’est par le biais de l'Union Africaine de Radiodiffusion (UAR) qu’elles le faisaient pour minimiser les coûts jusqu’à l’entrée en scène des sociétés privées, ces dernières années sous la gouvernance de Gianni Infantino, le président de la FIFA.


Plusieurs facteurs entrent en ligne de compte dans le choix lors de la cession des droits aux acteurs du secteur et « il est difficile de dire que c’est coûteux », selon M. Bamba.


Le nombre de facteurs, en effet, détermine le prix final. C’est la loi de l’offre et la demande : dans les pays de football les droits seront plus élevés que sur les autres sports. C’est le soumissionnaire qui rend alléchante son offre.


Par exemple, au niveau des compétitions organisées par la CAF, elle lance un appel d'offres, les personnes soumettent, le prestataire retenu va démarcher les chaînes de télévisions pour diffuser.


En outre, un certain nombre de critères est défini par la société détentrice des droits dans ces relations avec les médias notamment la capacité de couverture territoriale, comment valoriser l'événement, etc.  


« Ce n’est pas choisir qui est important, c’est de choisir celui qui pourra nous permettre d’atteindre nos objectifs », explique un habitué du marché qui précise que « le contrat peut être rompu à tout moment si les clauses ne sont pas respectées » notamment grâce à un monitoring qui permet le suivi des annonceurs.


Pour la prochaine CAN qui se déroulera du 13 janvier au 11 février 2024 en Côte d’Ivoire, la télévision publique RTI et la chaîne privé NCI diffuseront en « co-exclusivité » la compétition.


Mais à la vérité, c’est NCI qui a obtenu les droits de la CAF puisque la RTI bénéficiant du statut de pays hôte a eu également le même droit sans offre de soumission véritable. L’ État ivoirien ayant investi plus de 500 milliards FCFA pour la préparation de cette compétition, la CAF a jugé bon de lui concéder une partie des droits par le canal de la télévision nationale.


« Nous venons de conclure un accord historique avec notre partenaire New World TV , détenteur exclusif des droits de diffusion en télévision gratuite de la CAN 2023 en Afrique Subsaharienne. Ce contrat nous permet de diffuser l’intégralité des matchs de la CAN 2023 sur toute l’étendue du territoire ivoirien et par tout moyen de distribution de télévision disponible en Côte d’Ivoire (TNT, Satellite, Digital) », a annoncé le DG de la NCI, Ange Guei .


Après avoir récemment obtenu la diffusion exclusive de tous les matchs qualificatifs des Éléphants de Côte d’Ivoire pour la Coupe du Monde 2026, la chaîne gratuite diffusera donc également les 52 matchs de la CAN 2023 sur l'ensemble du territoire Ivoirien.




L'écosystème des droits des médias en Afrique subsaharienne est en pleine évolution. Il n’ y a pas que la CAN, la CAF a au moins une dizaine d'événements qu’elle met en vente.


 


R-SEKONGO

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