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Sport Publié le 4 mai 2023 | Treichville Notre Cité

Enquête express / Quartiers Entente, Boa Kouassi, Rue 12, les Avenues 5 et 6 : A la rencontre des populations qui dorment à la belle étoile

© Treichville Notre Cité
Enquête express / Quartiers Entente, Boa Kouassi, Rue 12, les Avenues 5 et 6 : A la rencontre des populations qui dorment à la belle étoile

Loin d’être des ‘’bakôrômanes’’, expression typiquement ivoirienne désignant les gardiens des magasins, des marchés et des gares routières pendant la nuit, plusieurs personnes ont choisi de passer la nuit à la belle étoile. Et depuis des années, ce phénomène est plus que récurrent dans la commune de Treichville. Ces personnes ont élu domicile dans les rues de divers quartiers de la Cité. A la tombée de la nuit, ces personnes ne se disputent pas les magasins de fortune, les hangars ni étals de commerce. Mais c’est dans les rues qu’elles étendent leurs nattes, matelas et autres supports pour passer la nuit à la belle étoile. Au petit matin, à l’aide d’une bouteille d’eau, elles se débarbouillent et entament une nouvelle journée.



Entente, Boa Kouassi, les Avenues 5, 6, Rue 12, ces endroits prisés


Phénomène ou mode inhérente aux habitudes de vie d’une frange de la population vivant dans la Cité n’zassa ? C’est cette question que l’on se pose face à l’ampleur de ce phénomène dans plusieurs quartiers et points de la commune tels qu’Entente, Boa Kouassi, les avenues 5, 6 et la rue 12 plus précisément dans le périmètre du magasin Bouchara. Une incursion a été nécessaire pour connaître l’identité de ces populations (communautés nationales ou étrangères) mais surtout savoir les manifestations de ce phénomène. Il est 24 heures dix minutes à l’Avenue 5 et 6 le vendredi 16 mars 2023. La circulation a considérablement baissé d’intensité, seuls les derniers taxis -compteurs sont encore dans les rues de la commune avec les bruits des maquis animés par les noctambules (poignée de travailleurs de ce secteur). On a l’impression que chaque citoyen dort tranquillement chez lui. Ici, on aperçoit étendues sur des bancs, tables et nattes de fortune des personnes. Parmi ces locataires de la rue, se comptent plusieurs hommes avec une famille en charge. Anah Sanou, 57 ans, de nationalité nigérienne, marié à 3 épouses et 5 enfants fait partie de cette nouvelle catégorie de ‘’Bakôrômanes’’ à la rue 12 non loin du magasin Bouchara.



Les causes multiples d’une situation


Il est venu en Côte d’Ivoire pour se faire de l’argent mais jusqu’ici il est confronté aux problèmes de logement du fait du prix élevé. « Mon frère par le truchement de qui je suis arrivé en terre ivoirienne fait le commerce de ‘’Garba ‘’ devant la maison d’une pièce. Je n’ai pas de choix, je passe la journée avec ma famille chez le frère et la nuit nous dormons à côté de ce bâtiment sur lequel nous accrochons un sachet plastique. Je ne vais pas vivre continuellement dans cette situation », explique-t- il. Au quartier ‘’Entente’’, des jeunes garçons rencontrés sur l’esplanade, ont justifié leur présence en cet endroit pendant la nuit par le fait qu’ils n’auraient pas de parents à Abidjan. Ils ont soutenu être « venus se débrouiller ». « J’ai arrêté les études pour venir ‘’ me battre’’ à Abidjan et gagner ma vie. Dieu fera le reste », confie F. K, d’une trentaine d’années. Non loin d’eux, d’autres jeunes d’une apparence plus aisée soutiennent que la chaleur les amène à se détendre un tant soit peu sur les trottoirs puis après ils regagnent leurs domiciles. Soumaïla dit ’’Rougeo’’ rencontré au quartier Boa Kouassi a pour activité principale un kiosque à café qu’il développe sous une bâche dressée au flanc d’un magasin dont il monte la garde. De nationalité malienne, ce célibataire soutient que la cherté du loyer est la cause qui l’a amené à élire domicile dans la rue. Ils sont pour la plupart des ressortissants des pays voisins qui, prétextant de l’inaccessibilité des prix des loyers, passent la nuit à la belle étoile. 


Les risques que comporte le phénomène


Le phénomène a pris des proportions inquiétantes dans la commune. Loin d’être pitoyable, il comporte des risques à savoir les agressions d’honnêtes citoyens qui voulant se détendre s’exposent aux attaques à mains armées et même au vol dans leur sommeil et au viol des femmes. C’est le lieu d’attirer l’attention des autorités administratives et des forces de Sécurité à l’effet de s’assurer des raisons qui expliquent fondamentalement ce phénomène dans la cité.



Diomandé Loua

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