La Côte d’Ivoire mène un combat contre les cliniques clandestines, ces établissements qui, en général, ne disposent pas de documents légaux pour exercer ou de personnels qualifiés. Le gouvernement a mis en place, il y a plus de six mois, l’opération "Zéro clinique illégale d'ici 2025" pour mettre un terme à leur expansion. À ce jour, plus de 80 % des structures exercent toujours sans autorisation ni aucun respect des normes en vigueur. Reportage.
Le décès était "évitable". C’est ce qu’a expliqué un agent du ministère ivoirien de la Santé, après la mort d’une femme, le 15 avril, dans la commune d’Abobo, dans le nord d’Abidjan, des suites d’un accouchement difficile. Elle avait été prise en charge dans une clinique clandestine qui a depuis été fermée par les
autorités.
Cet événement dramatique illustre un problème récurrent que connaît la Côte d'Ivoire depuis des lustres : les cliniques privées clandestines.
Sur le territoire ivoirien, elles seraient environ 1 700, selon le ministère de la Santé, à exercer sans que la loi ne les y autorise. "C’est un véritable danger pour la santé des
populations", s’indigne le docteur Joseph Boguifo, ancien président de l’Association des cliniques privées de Côte d’Ivoire (ACPCI). "S’il y a un seul endroit où on ne devrait pas
s’amuser, un seul endroit où on ne doit pas être léger, un seul endroit où on doit être rigoureux à 300 %, c’est le secteur de la santé",
martèle-t-il.