Les accidents de moto sont très fréquents à Abidjan et dans les villes de l’intérieur du pays. En plus d’endeuiller des familles, ils occasionnent des dégâts corporels extrêmement graves. Ce, en dépit de nombreuses actions de sensibilisation entreprises, pour réduire les accidents routiers.
Selon le Groupement des sapeurs-pompiers militaires (Gspm), une dizaine d’accidents de motos est enregistrée par jour à Abidjan. Ces engins sont impliqués dans environ 70 % des accidents de la route. Plusieurs personnes en ont fait les frais. Certaines avec des blessures très graves. C’est le cas de Sangaré Cheick, un élève de la ville d’Agboville, qui a dû arrêter ses études depuis 2020, à cause d’un accident de moto, qui l’a totalement handicapé. « Mon fils revenait de l’école lorsqu’il a été renversé par un tricycle (moto à trois roues). Ses jambes ont été complètement broyées », explique Sangaré Souleymane, le père de la victime.
Vivant présentement chez sa tante au Deux Plateaux à Abidjan, Cheick a déjà subi 4 greffes et 6 opérations. Il lui en reste encore deux autres. « Ma belle-sœur et son mari ont dépensé plus de 13 millions de F CFA pour les soins de mon fils », révèle M. Sangaré.
Mme Barry Ly Amissatou est la tante du petit Cheick. Elle dit s’en remettre à Dieu. Car, ni l’auteur de l’accident ni sa famille ne sont jamais venus s’enquérir de l’état de santé de son neveu. « Il a beaucoup souffert. Son père a dû abandonner ses activités pour se consacrer à ses soins. Aujourd’hui, ce dernier ne travaille plus. Tout son commerce est tombé en faillite, à cause de la mauvaise gestion de ses employés, en son absence ». Elle ajoute : « Ces conducteurs des motos sont en train de détruire des vies. Que le gouvernement se penche rapidement sur ce phénomène ».