Dans la fumée, sous le soleil, les fumeuses de poisson d’Abobo-Doumé, village situé dans la commune d’Attécoubé, passent leurs journées à la recherche de quoi nourrir leurs familles. Incursion dans la pratique d’une activité quotidienne, exposant ses actrices à toutes sortes de difficultés.
C’est sous un soleil de plomb que nous nous sommes rendus sur le site de fumage de poisson d’Abobo-Doumé ce lundi 27 février 2023. De loin, nous apercevons de la fumée s’échapper de nombreux fours traditionnels installés sous des hangars de fortune construits dans un désordre déroutant. Et pour cause : chacune s’est installée à ses propres frais et comme elle le pouvait.
Dès que nous arrivons sous le premier hangar, la fumée qui nous accueille nous arrache des larmes. « C’est dans ça que nous travaillons depuis des années déjà », lance une dame très occupée à placer ses poissons sur le grill. « Cela fait vingt ans que je fume du poisson ici », explique-t-elle. Elle habite le village d’Abobo-Doumé. Vingt ans qu’elle brave la fumée, le soleil et les maladies. « Comme c’est notre travail, on ne peut pas abandonner. Je m’occupe de ma famille avec le peu que je gagne ici », confie-t-elle.