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Sport Publié le 14 janvier 2023 | Abidjan.net

Côte d’Ivoire : ce que le parti de Laurent Gbagbo pense du retour des soldats ivoiriens, du discours de nouvel an de Alassane Ouattara et des prochaines élections locales (Porte-parole)

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Côte d’Ivoire : ce que le parti de Laurent Gbagbo pense du retour des soldats ivoiriens, du discours de nouvel an de Alassane Ouattara et des prochaines élections locales (Porte-parole)

Abidjan.net vous propose en intégralité les propos liminaires de Justin Koné Katinan, le porte-parole du Parti des Peuples Africains Côte d’Ivoire (PPA-CI) lors d’une conférence de presse hebdomadaire (dénommée la tribune du PPA-CI) animée le jeudi 12 janvier 2023 à Abidjan. Il a entre autres abordé les questions relatives aux « bons » résultats » de l’implantation nationale du PPA-CI, les prochaines élections locales, le discours à la nation du Président Ouattara, le retour des soldats ivoiriens détenus au mali, etc.




Mesdames et messieurs les membres de la Direction du Parti,


Mesdames et messieurs, chers amis de la presse nationale et internationale et autres formes de médias,


Je voudrais, au nom de son Excellence le Président Laurent GBAGBO, Président du PPA-CI, et de l’ensemble de la haute Direction du Parti, vous remercier d’avoir répondu à notre invitation à ce onzième numéro de la Tribune du PPA-CI. Ce numéro, qui se tient à l’entame de la nouvelle année, m’offre l’agréable occasion de formuler à votre endroit, au nom du Président du Parti, de la Direction du Parti, de la Commission Communication et Organisation des Manifestations, nos vœux de très bonne année 2023. Notre parti, fondamentalement rattaché à la paix souhaite une année de paix et de bonheur individuel à chacune et chacun de vous et de bonheur collectif pour la nation et notre continent. A l’instar, l’ensemble de nos compatriotes, les militantes et militants de notre Parti placent cette nouvelle année sous le sceau d’une espérance nouvelle qu’incarne le PPA-CI, instrument politique créé, sur inspiration du Président Laurent GBAGBO pour répondre aux aspirations profondes des populations. Cette espérance est à la fois un atout et une lourde responsabilité pour notre Parti. Pour assumer cette lourde responsabilité, notre parti travaille inlassablement au renforcement de sa base, le socle sans lequel aucune perspective heureuse n’est envisageable. C’est pourquoi, il fait de son implantation, une priorité absolue. Le travail méticuleux d’implantation donne déjà de très bons résultats. A ce jour, le bilan se présente comme suit :


Nombre de comités de bases installés : 13176       


Nombre de militants : 381 426


A côté de ce travail de maillage du territoire national, le PPA-CI renforce ses relations à l’étranger avec les partis alliés. A ce propos, notre Parti était présent au congrès du National Democratic Congres (NDC) au Ghana tenu les 17 au 19 décembre dernier. Il était également présent au congrès du Parti Nigérien pour la Démocratie et le Socialisme (PNDS-TARAYYA) tenu les 24 et 25 décembre à Niamey. Dans la même veine, notre Parti s’est montré solidaire du Parti « Les Transformateurs » du Tchad qui a subi une violence meurtrière dénoncée partout en Afrique et ailleurs.


Au niveau interne, une délégation du Parti conduite par l’Honorable Député Georges-Armand OUEGNIN, par ailleurs Chef de la délégation du Parti à la 5ème phase du dialogue politique, a été reçue en audience, hier mercredi 11 janvier 2023, par Madame la Ministre de la Fonction Publique. La délégation était allée plaider la prorogation du délai accordé aux fonctionnaires et agents de l’Etat qui sont encore en exil, ou qui sont rentrés et qui n’ont pas encore repris leurs services à la Fonction publique de le faire. Le délai accordé par le gouvernement a expiré le 31 décembre. Compte tenu d’un certain nombre de contingences, le PPA-CI a plaidé pour une prorogation du délai. Madame la Ministre a accepté, au nom du gouvernement, de proroger ce délai jusqu’au 31 janvier 2023. Nous tenons à remercier, au nom de son Excellence le Président Laurent GBAGBO, le gouvernement à travers Madame la Ministre de la Fonction Publique. Nous profitons de cette tribune pour demander à tous les exilés ou anciens exilés fonctionnaires qui n’ont pas encore réintégré la fonction publique de le faire incessamment en se signalant aux services du Directeur général de la Fonction Publique. La réintégration des anciens exilés dans leurs fonctions antérieures est une préoccupation majeure du Président Laurent GBAGBO. C’est pourquoi, tout en se félicitant pour la prorogation du délai de réintégration à la Fonction publique, le PPA-CI reste préoccupé par le sort des anciens FDS dont beaucoup sont encore en exil ou, bien que rentrés d’exil, n’ont pas encore été autorisés à reprendre leur service. Le PPA-CI invite le gouvernement à accorder la même attention à leur cas que sur celui des Fonctionnaires civils.


L’année qui commence est une électorale. Conformément aux calendriers électoraux, les élections pour le renouvellement des conseils municipaux et régionaux se tiendront courant octobre prochain. Le PPA-CI se prépare à aller à ces élections, en alliance avec le PDCI-RDA notamment, pour les gagner. Très bientôt la liste des candidats PPA-CI à ces deux élections sera publiée. L’année s’annonce donc politiquement active. Nous devons gagner ces élections pour traduire la volonté de nos compatriotes de sortir de la voie sans issue dans laquelle les conduit le pouvoir RHDP. Ce régime monte tous les signes de son essoufflement. Les redites d’un discours à un autre en donne le meilleur témoignage. Les échecs du gouvernement tant au niveau national qu’international s’imposent d’eux-mêmes y compris aux négateurs patentés des évidences. Les mises en scène et les discours les plus élaborés ne suffisent plus pour cacher lesdits échecs. Le discours de fin d’année du Chef de l’Etat et la libération des soldats ivoiriens précédemment détenus au Mali sont les meilleures illustrations des manœuvres pour couvrir artificiellement les échecs du gouvernement. C’est pourquoi, la présente tribune va traiter de ces deux sujets.


I. UN DISCOURS DE RENOUVELLEMENT DE PROMESSES NON TENUES


Sacrifiant à la tradition, le Chef de l’Etat a fait une adresse à la nation à l’occasion des festivités qui ont marqué le passage de l’année 2022 à l’année 2023. Le message du Chef de l’Etat est marqué par deux points forts : le bilan de sa gouvernance et de nouveaux engagements qu’il a pris. Si le bilan dressé par le Chef de l’Etat de sa gouvernance est une réplique des séances précédentes d’autocélébration auxquelles les populations sont habituées au point de ne leur accorder que très peu d’intérêts, les nouvelles promesses faites par le Chef de l’Etat ont attiré toute l’attention du PPA-CI. Pour cause : leur redite, d’un message à un autre, met en évidence l’échec de la gouvernance du Chef de l’Etat et constitue en conséquence, une raison suffisante pour tempérer l’autocélébration. Celles de ces promesses, qui apparaissent à première vue comme nouvelles, corrobore tout aussi les insuffisances criardes de la gouvernance du régime RHDP maintes fois relevées par le Président Laurent GBAGBO et son Parti.


Les mesures annoncées comme étant de nouvelles promesses qui ont retenu notre attention sont les suivantes :


- L’année 2023 : année de la jeunesse ;


- Les villes secondaires transformées en grandes villes ;


- La réduction des délais de paiement des factures des PME ;


- Le plafonnement des prix des produits de première nécessité


- L’augmentation du pouvoir d’achat des Ivoiriens


I-1 Année 2023 : année de la jeunesse


Dans son discours, le Chef de l’Etat a annoncé qu’il ferait de l’année 2023, l’année de la jeunesse sans préciser les modalités de mise en œuvre de cette annonce. En réalité, le Président de la République nous invite à un exercice de profession de foi. Il demande à nos compatriotes de lui faire confiance. Nous le voulons bien. Mais comment faire confiance lorsque l’engagement que le Président prend de faire de l’année 2023 l’année de la jeunesse n’est pas nouveau. Loin s’en faut. Plus d’une fois, depuis 2011, le Chef de l’Etat et son gouvernement ont juré, la main sur le cœur, de placer au centre de leurs priorités les préoccupations de la jeunesse. Ce ne sont pas les propos du Président de la République et de son Premier ministre d’alors qui nous feront mentir. Ces propos sont consignés dans un document du Ministère de la Promotion de la Jeunesse, de l’Emploi des jeunes et du Service civique intitulé « LA POLITIQUE NATIONALE DE LA JEUNESSE ET LES STRATEGIES 2016-2020 ». Le Chef de l’Etat y déclare « Chers jeunes, mon ambition est que vous puissiez apporter votre contribution à l’essor de notre pays en développant votre autonomie, C’est-à-dire votre capacité à assumer pleinement, financièrement et intellectuellement….Cette préoccupation sera donc au cœur de l’action gouvernementale tout au long de mon second mandat ». Il poursuit plus loin en affirmant que « nous devons arriver à terme, à identifier les bassins d’emplois dans les différentes régions et localités du pays, orienter nos efforts stratégiques vers les secteurs pourvoyeurs d’emploi pour la jeunesse, mettre en place des politiques précises visant l’encadrement et le suivi des projets novateurs dans l’agri-business, le secteur informel, l’industrie de transformation, qui permettront d’offrir des perspectives claires à notre jeunesse. ». Enfin, il proclame que « cette politique se veut fédératrice des différentes actions gouvernementales menées en faveur de la jeunesse. Elle prend en compte l’éducation, la formation, l’emploi, la protection et la promotion de la jeunesse, le service civique….Par son adoption nous mettons l’accent sur le nouveau type de jeunes auxquels la Côte d’Ivoire aspire, l’Ivoirien Nouveau, dont la devise reste et demeure Union-Discipline-Travail pour une Côte d’Ivoire émergente ».


Son Premier ministre d’alors, Monsieur Kablan DUNCAN entérine, dans le même document, « la jeunesse est au cœur des objectifs de la mise en œuvre du PND 2016-2020 qui prévoit plusieurs actions en sa faveur sur cette période. Cette volonté politique est affirmée par une vision claire, par la conduite d’initiatives concrètes, par un accroissement des ressources dédiées aux questions de jeunesse, notamment au niveau de la promotion de l’emploi en faveur des jeunes ».


Après avoir pris solennellement de tels engagements en 2016 pour tout un mandat présidentiel, il semble difficile de convaincre encore sur le même sujet en 2023. D’un point de vue purement cartésien, l’engagement de 2023 sur la jeunesse consacre l’échec de la politique de la jeunesse précédemment élaborée et mise en œuvre. Le PPA-CI s’interroge alors comment prétendre exécuter en un an ce que l’on a été incapable de faire en 5 ans ? Comment faire adhérer la jeunesse et nos compatriotes en général au discours du Chef de l’Etat lorsque quelques jours seulement avant ce discours, des Docteurs demandeurs d’emplois sont arrêtés et jetés en prison pour avoir tout simplement exprimé leur volonté de travailler ? La marge de manœuvre et de progrès du Chef de l’Etat et de son gouvernement sur ce sujet reste très maigre. Assurément, le troisième mandat est de trop. Rien n’ayant été prévu pour ce mandat de prolongation, le Chef de l’Etat revisite ses promesses des mandats précédents pour reprendre ce qu’il n’a pas été capable de faire. Dans tous les cas, il ne manquera pas de matière puisqu’en vérité, peu a été fait comparé à ce qui avait été annoncé. A défaut d’innovation, le Chef de l’Etat perd le contrôle de l’initiative et se contente de réagir aux initiatives de l’opposition quitte à inverser les rôles. En effet, il a fallu que le Président Laurent GBAGBO ait lancé il y a quelques jours, depuis le Stade municipal d’Adzopé, un appel à la jeunesse avec laquelle il veut engager des échanges directs, pour que le Chef de l’Etat se rende compte qu’il avait une jeunesse dont il n’a pas tenu compte dans son programme de gouvernement depuis 2011. Le PPA-CI se réjouit que sur bien d’autres sujets, le Chef de l’Etat s’inspire des idées du Président Laurent GBAGBO comme, notamment sur la politique d’urbanisme et de décentralisation.


I-2 Transformation des villes secondaires en villes grandes villes


Dans son discours, le Chef de l’Etat a promis de transformer certaines villes, qui sont déjà des capitales régionales en grandes villes. Il a cité entre autres Korhogo, Man et San Pedro. Le PPA-CI se félicite de ce que le Chef de l’Etat ait enfin compris qu’Abidjan ne peut pas constituer l’unique pôle urbain du pays. Ce faisant, il rejoint encore ici le Président Laurent GBAGBO qui, l’année passée, avait dénoncé à partir de SONGON l’urbanisation excessive d’Abidjan qui y détériore la qualité de vie. Cette pertinente opinion du Président Laurent GBAGBO lui avait valu des propos inutilement hostiles, voire violents des thuriféraires du pouvoir.


Suite aux nombreux cas de chute de maison en construction à Abidjan, le PPA-CI avait également relevé, parmi les causes, le surpeuplement de la ville d’Abidjan.


Il reste cependant que le Chef de l’Etat n’a pas expliqué comment il compte s’y prendre pour opérer la transformation de ces villes secondaires en grandes villes. Ce serait en effet très peu que de compter sur quelques investissements circonstanciels en rapport avec la CAN pour espérer réussir ce pari. L’absence de schéma clair de la politique d’urbanisme du gouvernement, qui a concentré le maximum de ses efforts du développement, depuis plus de 10 ans sur l’unique pôle d’Abidjan, donne un aspect opportuniste à cet autre engagement du Président de la République. Il convient, à ce sujet, de rappeler que toute politique d’urbanisme s’appuie nécessairement sur une politique bien élaborée de développement du territoire national suivant une hiérarchisation des responsabilités entre les localités. C’est ce que l’on nomme la décentralisation. Or, à la différence de l’expérience proposée par l’administration du Président Laurent GBAGBO, la politique de décentralisation du gouvernement actuel reste très floue. Là où le Président Laurent GBAGBO propose une décentralisation qui s’organise autour d’une communalisation générale du pays, de conseils généraux à l’échelle du département et des conseils régionaux, l’on assiste aujourd’hui à une juxtaposition des structures locales sans véritables liens fonctionnels entre elles. La politique de la communalisation générale initiée par le Président Laurent GBAGBO est abandonnée. Les conseillers départementaux ont disparu pour laisser place à des conseils régionaux organisés autour de régions, elles-mêmes, non viables. Pour rendre le flou plus épais, il est créé des districts sans aucune substance qui justifierait leur existence. Comme si cela n’était pas déjà suffisamment compliqué, le gouvernement y a greffé ses propres démembrements qui se combattent entre eux et étouffent les pouvoirs décentralisés. Quel est le rôle d’un Ministre gouverneur de district par rapport au Préfet de région ? Pour donner une chance aux villes de l’intérieur de prendre le relai de la ville d’Abidjan au niveau local, il faut une véritable politique de décentralisation telle que promue par le Président Laurent GBAGBO.


Par ailleurs, il importe de rappeler au Président de la République certaines de ses promesses de campagnes en direction des régions et des villes qu’il veut transformer, plus de dix ans après son arrivée au pouvoir, en grandes villes. Il avait promis, en 2010, 375 milliards à San Pedro, 261 milliards à Daloa, 531 milliards à Soubré, etc. Si le Chef de l’Etat s’était effectivement acquitté de ses engagements tels qu’annoncés en 2010, il aurait déjà réussi à transformer nos villes secondaires en grandes villes. Dans ces conditions, il n’avait plus besoin de prendre un autre engagement pour 2023 pour les mêmes villes. Ici, comme ailleurs, en faisant sa promesse de transformation des villes secondaires en villes importantes, proclame aussi le non-respect de ses promesses de campagne. Comme sur le sujet précédent, le PPA-CI s’interroge comment le Chef de l’Etat entend réussir en une année les promesses qu’il n’a pas honorées en 10 ans.


I-3 Réduction des délais de paiement des factures des PME


Les PME sont les premières victimes de la politique d’endettement sans limite du gouvernement. Au 31 décembre 2022, le stock de la dette intérieure est de 9 033 milliards de FCFA sur un total de 22 340 milliards. La faiblesse des ressources budgétaires internes associées à l’énormité du service de la dette extérieure fragilise les créanciers internes de l’Etat qui ne bénéficient pas de la même attention que les créanciers externes. Il y a quelques années déjà, le gouvernement s’était engagé à payer les fournisseurs de l’Etat avant 90 jours. C’est en tout cas ce qu’avait annoncé le Ministre de l’Economie et des Finances d’alors. En effet, invité le 17 mai 2019 à la rédaction de Fraternité matin, le Ministre Adama KONE avait déclaré que : « Au titre de la dette fournisseurs, le Trésor Public veille au respect de son engagement qui consiste à procéder au paiement des fournisseurs avant 90 jours, selon le principe de l’antériorité ». Cette annonce ne sera pas plus qu’une simple déclaration de bonnes intentions sans effet. En effet, la dette intérieure continue d’être payée à un rythme irrégulier de sorte que chaque paiement constitue un évènement qui justifie une publicité particulière. Ainsi, le 8 mai 2020, soit un an après les déclarations du Ministre de l’économie et des finances, le gouvernement se félicitera du paiement de 31 milliards de FCFA aux fournisseurs. Comment un gouvernement, qui n’a pas été capable de payer ses fournisseurs dans un délai de 90 jours, au point de constituer une dette intérieure de plus de 9000 milliards, peut-il solliciter le crédit de ses citoyens pour ses propos quand il annonce qu’il va réduire ce délai à 30 jours ? Comment le gouvernement expert-il mobiliser les ressources nécessaires pour, à la fois, apurer son lourd passif vis-à-vis des PME et réduire le délai de paiement des nouvelles créances des PME. Le Chef d’Etat veut donner quatre côtés à un cercle. La quadrature du cercle est un exercice naturellement impossible.


Cette annonce du Chef de l’Etat est une fuite en avant pour justifier sa boulimie addictive à la dette. Les échos qui nous parviennent de pays que, naguère dans un passé très récent, l’on présentait comme des exemples de réussite économique, doivent interpeler le gouvernement ivoirien sur sa politique d’endettement sans limite. Eu égard à l’importance de cette question, une tribune sera spécialement consacrée à l’état économique de la Côte d’Ivoire et les propositions de notre Parti pour éviter l’effondrement économique du pays. La situation économique de notre pays est loin de rassurer, contrairement à ce que le gouvernement s’attèle à vendre à l’opinion publique. La situation de précarité financière dans laquelle se trouvent les PME, du fait de l’énormité de la dette intérieure, ne peut résoudre par de simples déclarations de bonnes fois qui sont autant de redites.


I-4. Le plafonnement des prix de produits de grande consommation


 Le relevé de prix des produits de grande consommation effectué par le PPA-CI démontre une constante des prix de certains au cours des mois de novembre et décembre, notamment dans le district d’Abidjan. Cette tendance de continuité s’observe dans le mois de janvier, exception faite des produits laitiers qui continuent d’enregistrer une hausse des prix. L’on pourrait effectivement se laisser convaincre que le gouvernement maitrise le plafonnement des prix. Mais une lecture plus approfondie des prix de ces produits sur l’ensemble du territoire laisse apparaître des disparités énormes ; et, comparé à la synthèse des prix moyens collectés par le gouvernement tels qu’ils apparaissent au Ministère du commerce et de l’industrie, des différences notables apparaissent entre les prix réels appliqués sur le marché et les prix moyens collectés sur le marché selon les localités.


     Cette situation s’explique par les écarts parfois considérables que l’on constate sur le prix des produits alimentaires d’une partie du territoire national à une autre comme le témoigne le tableau de synthèse des prix moyens collectés au cours de la semaine du 1er au 8 janvier dernier affiché sur le portail du Ministère du commerce et de l’industrie.


Une seule explication peut justifier de telles disparités. Il s’agit de manque de solutions structurelles au problème de la cherté de la vie. Le gouvernement se contente de solutions circonstancielles juste pour répondre à des effets d’annonce. La disparité des prix des produits d’une région à une autre pose le problème de l’approvisionnement régulier du marché qui, lui-même, est tributaire de celui de l’évacuation desdits produits de leurs zones de production vers les zones de leur demande. Dans sa politique du Bling Bling, le gouvernement ignore totalement l’entretien des pistes villageoises. Ceux pour lesquels il travaille à plaire n’iront jamais à Téhini, à Bassawa, à Gboné, à Sipilou, etc. Or ce sont de ces lieux que viennent les produits agricoles. Le manque d’entretien des pistes villageoises est une autre preuve de la mauvaise politique de décentralisation du gouvernement.


Un autre élément de lecture des prix des produits de grande consommation prend de revers l’autosatisfaction qu’affiche le Chef de l’Etat sur la maitrise des prix. Il y a des écarts scandaleux entre les prix de gros et le prix du détail. En certains endroits, l’écart dépasse les 100%. Les exemples de ce genre sont légion dans le tableau des prix affichés par le gouvernement. Cette situation s’explique par le coût élevé du transport et des charges qui lui sont liées. Si le gouvernement dit subventionner le prix du carburant pour contenir le coût des produits alimentaires, l’on comprend difficile l’impact du transport sur les prix au détail.


Le PPA-CI propose les solutions suivantes :


- Accorder une priorité absolue à l’ouverture et l’entretien des pistes villageoises ;


- Travailler à diminuer considérablement les coûts annexes du transports (tracasseries sur les routes)


- Exercer une sorte de péréquation des prix sur les produits de grande consommation en période d’inflation.


Le gouvernement ne peut se servir du versement de la prime de fin d’année aux fonctionnaires comme l’unique argument pour prétendre accroitre le pouvoir d’achat des Ivoiriens. Cette mesure, bien que salutaire, est immédiatement annihilée par le coût encore élevé des produits et des services de grande consommation. Le Président ne peut ignorer le coût élevé des loyers du fait de la cherté des matériaux de construction qui font partie pourtant des 21 produits dont les prix sont plafonnés depuis mars 2022. Il ne peut pas passer sous silence le fait que la taxe parafiscale qu’il a mise sur les matériaux de construction va aggraver le coût des loyers. Le Chef de l’Etat n’est certainement pas informé que les habitats précaires ont augmenté à Abidjan et ailleurs du fait de l’inaccessibilité d’une frange très importante de nos compatriotes à un logement décent.


Au total, le discours du chef de l’Etat a une belle séance de prêche en direction de ses fidèles convertis, mais ne répond en rien aux préoccupations des populations. Ces promesses répétées entament la crédibilité de l’action gouvernementale. C’est d’ailleurs pour cela que l’on peut faire écouter un message du Président de la République à la place d’un autre sans s’en rendre compte. Quand les messages d’un gouvernement n’accrochent plus, ce dernier se transforme en organisateur de spectacles hauts en couleurs.

L’hypermédiatisation de l’arrivée des 46 soldats graciés par les autorités maliennes s’inscrit dans cette logique.


II. UNE MEDIATISATION TROMPE L’OEIL DE L’ARRIVEE DES SOLDATS


Le 6 janvier dernier, le Président de la Transition du Mali a accordé une grâce avec remise totale de peines aux 49 soldats ivoiriens qui avaient été condamnés par une Cour d’Assise de Bamako pour les infractions suivantes :


- Crimes d’attentat et de complot contre le Gouvernement ;


- Atteinte à la sureté extérieure de l’Etat ;


- Détention, port et transport d’armes et de munitions de guerres ou de défense intentionnellement en relation avec une entreprise individuelle et collective ayant pour but de troubler l’ordre public par l’intimidation et la terreur.


Cette mesure de grâce, qui met fin à la crise diplomatique née de cette affaire dite des militaires ivoiriens détenus au Mali, a ouvert la voix de retour de ces hommes et femmes au pays. Le PPA-CI se réjouit de la libération et du retour de ces soldats. Il se félicite que la crise entre le Mali et la Côte d’Ivoire, induite par leur détention, trouve enfin une solution diplomatique. L’on se rappelle qu’au moment où les autorités ivoiriennes et certaines voix dans l’espace CEDEAO faisaient de la surenchère verbale sur cette crise, le Président Laurent GBAGBO plaidait pour une résolution diplomatique qui en était, du reste, l’unique solution. Le 17 Octobre, dans son message adressé au monde entier lors des festivités marquant l’an I du PPA-CI, Le Président Laurent GBAGBO avait demandé au Chef de l’Etat Malien de libérer les soldats ivoiriens au nom de la fraternité des armes. Le Président Laurent GBAGBO et le PPA-CI remercie les autorités maliennes qui ont accepté de libérer lesdits soldats. Ils expriment leur gratitude au Président Faure Gnassingbé, Président de la République du Togo, dont la médiation a favorisé la résolution de la crise entre la Côte d’Ivoire et le Mali. Le Président Laurent GBAGBO et son Parti souhaitent un bon retour aux soldats.


Cependant, malgré l’accueil haut en couleurs que leur a réservé le gouvernement ivoirien, beaucoup de points d’ombre continuent de subsister. Les charges retenues contre les soldats et pour lesquelles ils ont été reconnus coupables sont assez graves et ternissent l’image de notre armée. Le gouvernement ne peut se contenter de dire comme l’a fait le Chef de l’Etat « vous n’avez rien à vous reprocher ». Pour le PPA-CI, un devoir d’explications s’impose au gouvernement quant à sa responsabilité dans cette affaire. Ce d’autant que le gouvernement parle d’erreurs administratives. Qui a commis ces erreurs et pourquoi de telles erreurs se sont produites maintenant, alors que les autorités ivoiriennes affirment que les soldats arrêtés à l’aéroport de Bamako étaient la 8ème relève dans le cadre de la mission de l’armée ivoirienne au Mali sous mandat de l’ONU. Quelle est la sanction qui a été appliquée aux auteurs de ces erreurs administratives qui ont valu une détention à nos soldats et une condamnation infamante à la fois à leur égard et à l’égard de toute l’armée ivoirienne ? Le gouvernement ne peut pas faire l’économie de cette explication à nos compatriotes.


Par ailleurs, si les autorités maliennes se sont montrées clémentes à l’égard de nos soldats, toute chose dont se réjouit les autorités ivoiriennes, il n’y a pas de raison que madame Pulchérie Gbalet, arrêtée et toujours en détention, ne puisse pas bénéficier de la clémence des autorités ivoiriennes. La garder en prison en célébrant la joie de la libération des soldats condamnés pour des faits plus graves serait forcément incompréhensible. En effet, qui reçoit une remise d’une importante dette de la part de ses créanciers devient moralement plus redevable vis-à-vis de ses débiteurs qui lui doivent moins que ce que lui a été remis.


Pendant cette crise, nous avons vu l’engagement des autorités militaires auprès des soldats détenus au Mali. Le chef de l’Etat a d’ailleurs salué le CEMA pour tous les efforts déployés pour obtenir la libération desdits soldats. Le PPA-CI salue aussi l’esprit de corps que les autorités militaires ivoiriennes ont manifesté à l’égard des soldats en difficulté. Le PPA-CI rappelle cependant au CEMA que certains de ses frères d’armes sont en prison depuis 2011 et d’autres sont en exil. Ils ont combattu ensemble sur le champ d’honneur. Eux aussi ont besoin de la solidarité agissante entre frères d’armes. Le PPA-CI demande au CEMA de s’engager aussi avec la même détermination, au nom de la fraternité d’armes, pour l’élargissement des militaires en prison du fait de guerre et le retour de ceux qui sont en Exil. Le PPA-CI demande au Chef de l’Etat, Chef Suprême des Armées, de suivre l’exemple du Colonel Assimi Goïta pour mettre fin à l’emprisonnement des militaires ivoiriens en prison en Côte d’Ivoire. S’il émet des doutes sur la pertinence du jugement rendu par les autorités judiciaires maliennes dans l’affaire des 49 soldats ivoiriens, il peut bien comprendre que des doutes puissent exister sur la culpabilité des militaires condamnés par la justice ivoirienne dans la crise de 2011. Le bon sens lui recommande de les libérer. Le PPA-CI en appelle donc à son bon sens.


Mesdames et Messieurs les journalistes merci.

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