La Première dame Dominique Ouattara a procédé, hier, à l’ouverture officielle des festivités marquant la 55e édition de la Journée internationale de l’alphabétisation qui se tient pour la première fois en Afrique et en Côte d’Ivoire. Cette journée qui se tient sur deux jours, du 08 au 09 septembre, est l’occasion de souligner l'importance de l'alphabétisation auprès des citoyens, des collectivités et des associations. Aujourd'hui, près d'une personne sur sept est illettrée, et sur les 860 millions d'illettrés, 500 millions sont des femmes. La première Dame, dans son discours d’ouverture, a souligné le fait que l’alphabétisation constitue un élément important pour le développement et surtout pour l‘éducation, levier de tout développement durable. C’est pourquoi a-t-elle rappelé que « La Côte d’Ivoire fait partie des Pays qui se sont dotés d’un ministère dont l’Alphabétisation est un volet essentiel et cela nous permet de réduire le taux d’analphabétisme qui était plus élevé il y a encore quelques années de cela. » Cependant, elle a reconnu que « d’importants combats restent encore à mener afin de parvenir à repousser vigoureusement les limites de l’analphabétisme. Au nombre de ces défis, "Transformer les espaces d’apprentissage de l’alphabétisation" selon le thème de cette Journée Internationale de l’Alphabétisation. Celle-ci met en évidence la nécessité d’étendre le champ des activités d’alphabétisation au-delà des salles de classe pour atteindre les lieux de travail, les marchés et tout autre endroit où le besoin se fera sentir, sans omettre d’exploiter les potentialités que nous offre la révolution numérique. »
Selon l’UNESCO, malgré les efforts consentis, 87% de la population mondiale au-dessus de 15 ans ne sait ni lire ni écrire. « En Côte d’Ivoire, a-t-elle déploré, ce taux est encore de 47 % dont 2/3 sont des femmes. Cette disparité s’accentue davantage en milieu rural. C’est dire toute l’urgence que requiert cette question et la nécessité de mutualiser nos efforts afin d’inverser la tendance ». Et d’indiquer: « En Côte d’Ivoire, notre objectif est de réduire à un minimum de 30% le taux d’analphabétisme national, à courte échéance. Cela implique l’engagement de tous. Par conséquent, je m’inscris sans réserve dans cette dynamique et je souhaite que l’analphabétisme n’ait plus le visage féminin qu’il affiche aujourd’hui. »
La directrice adjointe de l'UNESCO, Stefania Giannini a saisi l’occasion pour relever que les défis restent énormes et colossaux. « Dans les pays à bas revenus, neuf enfants sur dix ne comprennent pas un simple texte à l’âge de 10 ans, c’est ce que nous appelons une pauvreté éducative. L’Afrique est la région qui compte le plus d’enfants et de jeunes non scolarisés avec un total de 418 millions d’enfants. 50 millions de jeunes de plus de 24 ans sont analphabètes, ce qui est un obstacle à tous développement économique et social. » Elle s’est félicitée du fait que les Etats généraux de l’éducation aient accordé une place de choix à l’alphabétisation. Pour la ministre Mariatou Koné, l’alphabétisation est un droit humain, elle est au cœur de l’éducation de base pour tous. Cette cérémonie a vu la décoration de plusieurs personnalités et de la remise du prix UNESCO d’alphabétisation et du prix UNESCO Confucius.
JEAN PRISCA