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Sport Publié le 13 février 2022 | AIP

Rapt d’un enfant à Odienné : de la frustration mal digérée en toile de fond

© AIP
Rapt d’un enfant à Odienné : de la frustration mal digérée en toile de fond

Odienné - Une frustration mal digérée sou tend l’affaire de l’enlèvement, à Odienné, d’un petit garçon de trois ans, au regard des rapports qu’entretiennent le commanditaire présumé, D. M. Siradiou, 41 ans et la famille de l’enfant.


L’affaire défraie la chronique depuis un peu plus de deux semaines à Odienné. Un petit garçon de trois ans, Baldé Mamadoudjan, disparu, au quartier Yankaffissa, le 25 janvier 2022. Un fait local amplifié par l’actualité nationale, dominée, dans la dernière semaine du mois de janvier, par de nombreuses alertes de disparition et d’enlèvement, grandement relayées sur les réseaux sociaux.


L’enquête policière a abouti à l’interpellation, depuis samedi 12 février 2022, de trois individus dont D. M. Siradiou, 41 ans, un protégé de longue date du grand-père paternel du petit Mamadoudjan. Ce dernier aurait commandité l’enlèvement et la séquestration à Conakry (Guinée) de l’enfant, selon ses complices présumés, S. M. Lamarana, âgé de 32 ans, M. Alpha, 28 ans.


Pour l’histoire, il y a un peu plus de 18 ans en arrière, le grand-père en question, Mountaga Baldé fait venir son jeune compatriote Siradiou de la Guinée-Conakry voisine. Sous son aile et dans sa boutique ce dernier apprend l’activité de commerce de produits alimentaires.


Les relations sont bonnes, au point où M. Baldé donne une de ses nièces en mariage à son protégé. Maintenant parents par alliance, ce dernier ressentant le besoin de prendre sa retraite, confie le gérance de tout son commerce, qui s’est agrandi entre temps, avec notamment de nombreuses boutiques, à son gendre et part se reposer dans sa Guinée natale.


Le retraité fait venir, toutefois, quelques temps plus tard son fils Aliou Baldé à Odienné. A l’en croire, Siradiou aurait exprimé le besoin d’être épaulé. Pendant cinq ans, la collaboration se passe au beau fixe jusqu’en décembre 2020.


« Après un inventaire, il m’a signifié, sans m’en donner les raisons, son retrait de mes affaires, m’assurant que cela n’entacherait cependant en rien les liens de famille qui nous unissent. Et il est allé s’installer à son propre compte », a conté Baldé Mountaga.


Selon le fils Baldé, père de l’enfant enlevé, les relations entre lui et Siradiou s’étaient toutefois quelque peu dégradées. Ce dernier avait même porté contre lui des accusations de tentative d’empoisonnement et démarchait régulièrement les clients des boutiques Baldé pour son commerce à lui.


Les relations de famille avaient cependant pu être préservées jusque-là. Du moins en apparence, puisque les présumés ravisseurs de son fils vont mettre en cause Siradiou, précisant avoir agi à sa demande.


« Le nommé Lamara interrogé a affirmé qu’un jour le nommé Siradiou est venu à la boutique que tient M. Alpha et étant rassemblé à trois, leur a demandé d’enlever l’enfant et qu’en retour il leur donnerait la somme de 200 000 F CFA (chacun) », a retracé la police.


Lamarana est le premier sur lequel la police a mis la main et qui a cité les deux autres. Notamment le présumé commanditaire.


Les enquêteurs ont pu retracer des appels qu’il a lancés au père pour demande de rançon. Des images et des vidéos de l’enfant, en vie à Conakry, ont été aussi retrouvées dans son téléphone portable, après son interpellation. Ce dernier a envoyé, via une plateforme sociale, ces éléments comme preuves au père pour le convaincre de payer une rançon de trois millions de francs CFA.


Siradiou, père de cinq enfants, continue de clamer son innocence, niant une quelconque implication dans le rapt de son neveu par alliance, Baldé Mamadoudjan


kg/fmo

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