L'Autorité Nationale de la Presse (ANP) a initié une session de formation sur le terrorisme et l'extrémisme violent en Afrique de l'Ouest à l'attention des journalistes autour du thème : «Le journaliste ivoirien face au terrorisme et à l'extrémisme violent en Afrique de l'Ouest », ce vendredi 04 fevrier 2022 au siège de l'institution à Abidjan-Cocody.
Docteur William Assanvo, chercheur principal à l'institut d'études de sécurité (ISS-ABIDJAN) a d'entrée dressé un tableau peu reluisant de l'impact du terrorisme dans la sous-région. Selon lui, ce phénomène d'extrême violence est de plus en plus inquiétant du fait de son expansion rapide. Il a expliqué que les raisons d'expansion sont multiples.
A LIRE - Des journalistes ivoiriens instruits sur le terrorisme et l'extrémisme violent
" Aujourd'hui la pression militaire, les tentatives de déjouer les mécanismes militaires et sécuritaires nationaux et régionaux. Mais surtout la compétition entre les groupes affiliés à Al-Qaïda ou à l'État Islamique'' a-t-il révélé.
Selon le conférencier, c'est dans la défaillance de la gouvernance de certaines zones de nos États que les groupes terroristes trouvent le moyen pour s'implanter et se développer.
À en croire, William Assanvo, le journaliste dans sa mission d'information, devrait faire l'effort de comprendre l'essence et le contexte du terrorisme. Mieux, le journaliste doit pouvoir avoir des sources d'informations fiables et vérifiables afin de ne pas se faire manipuler par lesdites sources.
'' Il est important pour le journaliste de pouvoir développer des relations fructueuses avec les autorités locales. Car, elles sont en première ligne à priori dans la réponse à apporter à ce phénomène.'', a-t-il conseillé. Avant d'ajouter ''qu'une nécessité de collaboration saine et franche s'impose avec les autorités nationales pour permettre au journaliste de bien faire son travail''.
M. Assanvo soutient que les efforts de la CEDEAO face à la menace terroriste restent encore ''improductifs'' pour plusieurs raisons: pour lui, le fait que certains pays de la Communauté ne soient pas touchés directement par le terrorisme, fragilise les actions de sécurité dans le Sahel. Il en veut pour preuve les grands échecs de certaines missions du G5 Sahel, cadre institutionnel de coordination et de coopération régionale en matière de politiques de développement et de sécurité, créé en 2014. Cependant, il souligne que la volonté des pays membres de la CEDEAO est réelle au regard de certains efforts financiers et militaires fournis par des pays.
Le président de l'ANP, Samba Koné a félicité les journalistes pour leur question et les a invités par ailleurs à plus de responsabilités et de professionalismes dans la rédaction des articles sur les questions relatives au terrorisme.
Cyprien K.