x Télécharger l'application mobile Abidjan.net Abidjan.net partout avec vous
Télécharger l'application
INSTALLER
PUBLICITÉ

Sport Publié le 20 janvier 2022 | AIP

Un ivoiro-français, Gnédré Fabrice, double champion du monde de Kick Boxing, encourage les jeunes à embrasser les sports de combat

© AIP
Un ivoiro-français, Gnédré Fabrice, double champion du monde de Kick Boxing, encourage les jeunes à embrasser les sports de combat

Gagnoa- Gnédré Fabrice, alias Dali Gôzô, originaire de Gagnoa et actuel détenteur de deux titres de champion du monde de Kick Boxing K 1, de la fédération Internationale sport kick Boxing association (ISKA), est en vacances en Côte d’Ivoire depuis bientôt deux semaines. De passage à Gagnoa, la ville natale de son père, il a pu s’enquérir des réalités de cette ville, et en a profité pour lancer un message aux jeunex, à qui il a demandé d’embrasser les sports de combat.


Vous êtes Gnédré Fabrice, dites-nous pourquoi votre surnom Dali Gôzô


Je suis né Gnédré Fabrice, de père ivoirien, du village de Digbognoa et de mère Antillaise. J’ai 33 ans, et pratique le Kickboxing depuis l’âge de 26 ans. Le surnom Dali Gôzô, est un choix. C’est le prénom de mon grand-père paternel qui était chef de village. Une façon à moi, de lui rendre hommage.


Qu’est-ce qui justifie que vous soyez arrivé si tard au kick Boxing


Papa voulait que je fasse du football et moi-même j’avais opté pour cela, mais très tôt, j’ai vu que ça ne prenait pas et en plus, je n’avais pas d‘envie. J’ai senti que c’est un sport individuel qui me conviendrait.


Expliquez-nous votre amour pour le Sporting-Club de Gagnoa, au point d’aller au combat dans le maillot de cette équipe


Mon père est venu en Côte d'Ivoire et je lui ai demandé de m’envoyer un maillot du club local, le Sporting Club de Gagnoa, parce que j’aime Gagnoa, j’aime ce peuple, cette ville. C’est ma fierté, donc, je voulais un maillot de chez moi, en quelque sorte. C’est comme ça que j’ai été découvert par le député-maire de Gagnoa, monsieur Yssouf Diabaté, qui est aussi président du Sporting Club de Gagnoa. Je l’ai reçu chez moi en France, et il a souhaité que je passe à Gagnoa.


C’est la première fois que vous venez en Côte d’Ivoire et à Gagnoa?


Non, j’étais déjà là en 2007 et 2008.


C’est quoi le Kick boxing et sa particularité?


Le Kick Boxing, c’est l’utilisation des points, des pieds et des genoux. Ici, la particularité, c’est les enchaînements et la percussion. C’est un très bon sport pour le dépassement de soi, mais aussi pour perdre rapidement des kilos. En Kick Boxing, on n’accompagne pas au sol un combattant qui est couché. On n’a pas le droit de tenir baisser la tête de l’adversaire, et lui donner plusieurs coups de genou. Lorsque tu tiens la tête de ton adversaire, tu peux donner un seul coup de genou, puis lâcher prise, contrairement au Muay Taï ou au Mma, où l'on peut mettre plusieurs coups de genoux, et au Mma, où l'on peut poursuivre les frappes au sol.


Quels sont vos rapports avec la fédération ivoirienne de Kick Boxing


Certes, il existe une fédération, mais c’est une toute petite et sans grand moyen. J’ai déjà rencontré le secrétaire général, Parfait Doukou, je crois. Lui et moi avons échangé sur l’appui que je pourrais éventuellement apporter en termes de projets pour pouvoir bosser ici au pays. Ils m’ont félicité pour mes ceintures. Je veux apporter ma pierre à la promotion du kick Boxing dans mon pays, la Côte d’ivoire, car je pense que malgré les conditions difficiles, on peut gagner des titres. Je tourne dans des salles, pour échanger avec les maîtres. On se soutient mutuellement.


Avez-vous été reçu par les autorités sportives ivoiriennes


C’est mon souhait, d’être présenté aux autorités sportives du pays. Malheureusement, on m’a dit que je ne suis pas venu à la bonne période, vu l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations de Football. Tous les yeux y sont braqués. Mais c’est normal hein, puisque nous-mêmes, on les yeux dedans.


Combien y a-t-il de licenciés dans cette discipline?


En France, on parle de 60 000 licenciés, que l’on retrouve essentiellement dans les associations de quartier, contre une centaine de licenciés en Côte d’Ivoire. Mais je pense que les jeunes pourraient aimer et pratiquer ce sport dans mon pays, la Côte d’Ivoire.


En France, comment les populations vous perçoivent


Je suis bien respecté en France. Là-bas, il y a beaucoup de boxeurs qui veulent m’affronter, parce qu’ils veulent ma ou mes ceintures. Je précise que je suis double détenteur du titre mondial ISKA en plus de 100 kg et en moins de 100 kg, et en plus, depuis octobre dernier, détenteur du titre intercontinental dans la catégorie des 100 kg.


C’est facile de gagner des titres dans cette discipline


Je dirais plutôt que c’est facile de perdre des titres, parce que les gens travaillent toujours plus dur, à vous détrôner. Donc, si tu baisses un peu ta préparation, c’est foutu pour toi. Et c’est pourquoi, je suis très respecté dans ce milieu en France, parce que j’ai tout gagné, en kick Boxing, en boxe Thaïlandaise, en montaï, depuis les championnats régionaux, en national, le championnat de France amateur, les semi pro, les professionnels. Je n’ai pas triché pour avoir gagné jusqu’à 16 ceintures et titres. J’ai tout fait et j’ai eu tous les titres de A à Z, des titres nationaux et internationaux dans différentes fédérations.


Comment la fédération Française réagit à votre choix de boxer pour la Côte d’Ivoire


Ça ne leur pose pas de problème, puisque j’ai toujours montré et voulu montrer les couleurs ivoiriennes. Peut-être que ça ne leur plaît pas, c’est possible, car ils auraient certainement voulu que je défende les couleurs de France, puisque je possède la nationalité Française. Mais c’est vrai aussi, que ça me ferme des opportunités.


Qu’est ce vous perdez en ne boxant pas pour la France


Peut-être que je perdrais une opportunité à l’international, ou un statut professionnel. Mais moi, j'ai toujours voulu boxer pour la Côte d’Ivoire et c’est ce que je fais. Si les autorités de mon pays, me reconnaissent, c’est bon.


Gagne-t-on sa vie avec le kick Boxing en France


On ne peut pas gagner sa vie avec, parce que ce sport n’est pas à la dimension de certains sports très côtés. On a des primes de combat, mais pas plus. Je compte arrêter, dans deux ans. J’ai fait beaucoup de combats et j’ai pris beaucoup de coups. Plus tard, j’espère me reconvertir en entraîneur, là-bas pour passer les diplômes, et plus tard, ici, pour aider les ivoiriens, en faisant la promotion des talents


Pourquoi le kick Boxing est vu comme un sport de bagarreur


Parce que plusieurs jeunes issus des quartiers défavorisés en France font ce sport. Mais les gens se trompent, car le kick Boxing discipline l’individu, apprend le respect d’autrui. Mais, il faut être assidu pour être performant.


Votre dernier mot


Je voudrais dire merci à l’AIP, qui me permet de m’exprimer et de montrer aux ivoiriens que j’existe et qu’il y a un enfant de Côte d’Ivoire, qui vit en France et qui se bat. Si ça peut aider les jeunes tant mieux. Aujourd’hui, j’ai peut être pas d’argent, mais si j’ai la reconnaissance de mes frères ivoiriens, et c’est très important. Si demain, j’ai encore la reconnaissance des autorités de mon pays, ça me suffit et me fera encore plus plaisir. Pour l’heure, je reste en Côte d’Ivoire jusqu'à fin janvier.


Entretien réalisé par Dogad DOGOUI


ask

PUBLICITÉ
PUBLICITÉ