Le gouvernement ivoirien et les centrales syndicales ont réaffirmé leur engagement en faveur d’un dialogue social apaisé, tout en soulignant les attentes persistantes des travailleurs à l’occasion de la célébration de la fête du Travail ce jeudi 1er mai 2025 à Abidjan-Plateau.
Le ministre de l’Emploi et de la Protection sociale, Maître Adama Kamara, a salué les avancées majeures réalisées ces dernières années dans les relations entre le gouvernement et les partenaires sociaux. « Sous le leadership du Président Alassane Ouattara, la relation entre syndicats et gouvernement a profondément évolué, devenant un véritable cadre de réflexion anticipative autour des préoccupations des travailleurs », a-t-il déclaré.
Selon Me Kamara, cette nouvelle dynamique a pris forme à travers la signature de deux trêves sociales successives couvrant les périodes 2017-2022 et 2022-2027. Ces accords traduisent, selon lui, une maturité grandissante dans la gestion des revendications sociales. À titre d’exemple, la première trêve a permis le déblocage de 357,387 milliards de FCFA au profit des fonctionnaires et agents de l’État. Quant à la trêve en cours, elle prévoit un appui financier dépassant 1.200 milliards de FCFA. « Au cours des trois dernières décennies, le Chef de l’État qui a le plus positivement impacté les conditions de vie et le pouvoir d’achat des travailleurs, c’est bien le Président Alassane Ouattara », a affirmé le ministre, insistant sur l’importance du respect mutuel des engagements. Il a par ailleurs rappelé que l’article 6 du protocole de trêve sociale prévoit que toute nouvelle revendication doit passer par la voie du dialogue.
Du côté des syndicats, si les efforts du gouvernement sont salués, les préoccupations restent nombreuses.
Le Secrétaire général de la FESACI-CG, Traoré Yakouba, a reconnu les efforts réalisés, notamment dans la lutte contre la vie chère, mais a mis en lumière les défis persistants : accès au logement, emploi décent, justice salariale et meilleure couverture sociale. Il a appelé à la consolidation du dialogue social et au respect du Code du travail. Parmi ses propositions figurent la ratification de conventions internationales, l’instauration d’un 13e mois, la suppression du SMAG, ainsi que la réouverture du siège de la FESACI-CG, symbole de la vitalité du mouvement syndical.
Dans la même veine, Éli Boga Dago, président de la Confédération ivoirienne des syndicats libres DIGNITÉ, a exhorté l’État à œuvrer pour une plus grande justice sociale.
Il a plaidé pour une équité dans le versement des primes et indemnités entre les différents corps de métier, une amélioration du régime de retraite pour les travailleurs du secteur privé, et une meilleure prise en compte des questions de santé publique. Il a également appelé à un climat sociopolitique apaisé à l’approche des élections de 2025.
Pour Mamadou Soro, Secrétaire général de la centrale syndicale Humanisme, la question de la redistribution équitable des fruits de la croissance reste centrale. « Alors que la cupidité des entreprises s’accentue, il est temps de rappeler que la croissance économique, aussi impressionnante soit-elle, doit se traduire par des améliorations concrètes dans la vie des travailleurs », a-t-il soutenu.
Il a insisté sur la nécessité de salaires équitables, de meilleures conditions de travail, d’une protection sociale renforcée et de véritables opportunités pour les femmes, les jeunes et les travailleurs du secteur informel.
Cyprien K.