À Paris, le Salon de l'Agriculture bat son plein depuis samedi. Un événement qui invite chaque année des pays partenaires, dont fait partie la Côte d'Ivoire. De passage en France à cette occasion, le ministre ivoirien de l'Agriculture et du Développement durable, Kobenan Kouassi Adjoumani, a souhaité mettre en avant la volonté de son pays de développer la culture rizicole, et ce, jusqu'à l'autosuffisance de son pays.
RFI : On sait que la Côte d'Ivoire est un poids lourd de la production du cacao ou de manioc dans le monde, mais aujourd'hui, votre visite concerne plus particulièrement une céréale, le riz. Pouvez-vous nous dire quels sont vos projets ?
Kobenan Kouassi Adjoumani : Figurez-vous que, dans les années 1970, la Côte d'Ivoire était déjà autosuffisante en riz. Ce qui nous a échappé des années plus tard, en raison de notre volonté affichée de soutenir notre économie à travers les produits de rentes.
Aujourd'hui, nous revenons aux fondamentaux en décidant de faire une production intensive de riz sur des espaces limités et avec une technologie appliquée. Le riz est très important dans la consommation des Ivoiriens.
L'objectif est donc de produire de façon abondante pour nourrir les Ivoiriens. Et la protéine végétale la plus consommée en Côte d'Ivoire est le riz. C'est pour cela que nous jetons notre dévolu sur le riz.
Cette année, mais en réalité cela fait depuis un moment, nous avons décidé en raison des chocs exogènes, qui sont la guerre en Ukraine ou encore la pandémie de Covid-19, de produire pour nous-mêmes en nous spécialisant dans la production vivrière. Des efforts ont été faits dans ce sens.
Au moment où nous mettions en place le Programme national d'investissement agricole (PNIA I – 2010-2015), nous étions à 900 000 tonnes de riz blanchi. En 2023, nous sommes montés jusqu'à 1,3 million de tonnes.
Et nous venons de faire le bilan de nos activités : nous sommes maintenant à 1,55 million de tonnes. En sachant que nos besoins pour atteindre l'autosuffisance alimentaire sont de l'ordre de 2,1 millions de tonnes, je peux vous rassurer qu'au lieu d'atteindre nos objectifs en 2030, nous pourrons le faire bien avant. Nous estimons qu'avec la progression constatée entre 2023 et 2024, nous pourrons atteindre ces objectifs d’autosuffisance fin 2026.