Monsieur le Vice-Président de la République ;
Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement ;
Mesdames et Messieurs les Présidents des Institutions ;
Madame la Directrice Générale du Fonds Monétaire International (FMI) ;
Mesdames et Messieurs les Ministres ;
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs ;
Monsieur le Directeur du département Afrique du FMI ;
Mesdames et Messieurs les Représentants des Organisations Internationales ;
Mesdames et Messieurs les Chefs d’Entreprise et Représentants des Organisations du
secteur privé ;
Honorables Invités ;
Mesdames, Messieurs ;
C’est avec un réel plaisir que je vous accueille à Abidjan, à l’occasion de la cérémonie officielle de lever de rideau des Assemblées Annuelles du Fonds Monétaire
International et du Groupe de la Banque Mondiale, qui se tiendront au Maroc du 9 au 15 octobre 2023.
Je souhaite à chacune et à chacun de vous la chaleureuse bienvenue en terre ivoirienne. « AKWABA » en Côte d’Ivoire !
Je tiens, très sincèrement, à remercier, Madame Kristalina Georgieva, Directrice Générale du Fonds Monétaire International, pour avoir honoré la Côte d’Ivoire en acceptant d’organiser, à Abidjan, la cérémonie de lever de rideau des Assemblées Annuelles.
Madame la Directrice Générale,
Je voudrais également vous exprimer ainsi qu’au Président du Groupe de la Banque Mondiale, ma gratitude pour la qualité des relations entre vos Institutions et notre pays, et les inlassables efforts que vous déployez pour soutenir le développement économique et social dans le Monde et en Afrique en particulier.
Nous n’oublions pas votre leadership dans la conduite de l’opération d’allocation spéciale de 650 milliards de dollars US de Droits de Tirages Spéciaux (DTS) pour soutenir les économies affectées par la crise de COVID-19. C’était une première dans l’histoire du Fonds Monétaire International et je voudrais vous remercier pour cet appui.
Madame la Directrice Générale,
Honorables Invités,
Mesdames, Messieurs,
À peine sortis des difficultés économiques liées à la COVID-19, les pays du monde sont à nouveau confrontés à l’instabilité et à de multiples chocs avec de lourdes
conséquences économiques, financières et sociales.
Il s’agit, notamment, des crises géopolitiques, avec la guerre en Ukraine, des défis sécuritaires, en particulier au sahel, et des catastrophes naturelles liées au changement climatique.
Ces évènements ont entrainé une inflation généralisée et persistante, une hausse des taux d’intérêt sur les marchés internationaux et un ralentissement de la croissance
mondiale.
Ils se traduisent par des difficultés à financer nos économies, une réduction du pouvoir d’achat de nos populations, notamment les plus vulnérables et une
augmentation de l’immigration clandestine.
Ils freinent également la progression des pays africains vers leurs objectifs de développement durable.
Les défis sont globaux et appellent à des solutions globales à travers des actions concertées, une solidarité internationale renouvelée et une coopération multilatérale
renforcée.
Dans ce contexte, le Fonds Monétaire International et le Groupe de la Banque Mondiale ont un rôle crucial à jouer et je vous félicite pour ce que vous faites.
Je me réjouis donc du thème « GLOBAL ACTION, GLOBAL IMPACT » de ces Assemblées Annuelles du FMI et du Groupe de la Banque Mondiale.
Madame la Directrice Générale du FMI,
Mesdames, Messieurs,
Je voudrais à présent mettre l’accent sur l’un de ces défis globaux, à savoir le changement climatique.
Au cours de ces derniers mois, plusieurs aléas climatiques et catastrophes naturelles se sont succédé dans le monde, notamment les inondations récentes en Libye ainsi
que les séismes au Maroc, en Syrie et en Turquie.
Je voudrais profiter de l’occasion qui m’est offerte pour réitérer, au nom du Gouvernement et du peuple ivoiriens, ma compassion et ma solidarité avec
les peuples frères de ces pays.
Comme vous le savez, l’Afrique ne contribue qu'à hauteur de 4% des émissions mondiales de gaz à effet de serre.
Pourtant, notre continent, plus que tous les autres, est la principale victime et subit de plein fouet les effets dévastateurs du changement climatique.
Je rappelle que cette évolution date du 19e et du 20e siècle pendant la période d’industrialisation des pays aujourd’hui développés, qui sont totalement responsables de la pollution de notre planète.
En Côte d’Ivoire, par exemple, selon le rapport 2023 de la Banque Mondiale sur le Climat et le Développement, en l’absence d’actions et de financements appropriés, le
changement climatique entrainerait une perte potentielle de 13% du revenu par habitant à l’horizon 2050. Cela est injuste et doit être corrigé pour la justice mondiale.
En conséquence, les pays industrialisés, qui sont les principaux responsables de ces changements climatiques, devraient accompagner et soutenir une réforme de
l’architecture financière mondiale et un accès accru, des pays africains, à des financements moins onéreux.
Je souhaiterais donc saisir l’opportunité de l’évènement de ce jour pour faire un plaidoyer, au nom des pays en développement, en faveur de l’adaptation des outils
de financement du FMI aux exigences du contexte actuel.
Je vous remercie pour la bienveillance que vous accorderez tout particulièrement au cas de la Côte d’Ivoire.
Je pense, notamment, au plafonnement du taux d’intérêt des DTS pour les pays à faibles revenus, et au renforcement des ressources des guichets de
prêts concessionnels du FMI.
Par ailleurs, j’invite le FMI à examiner l’opportunité d’une nouvelle allocation de DTS aux États. Ce que vous avez déjà fait, Madame la Directrice Générale, est un exploit
et je sais que ce n’est pas chose facile, mais avec vous rien n’est impossible !
J’encourage également le FMI à poursuivre ses efforts en vue de la restructuration de la dette des pays africains à travers le Cadre Commun du G20.
Enfin, je réitère l’appel, de longue date, pour le renforcement de la voix et de la représentativité des pays membres les plus vulnérables avec, notamment, la création
d’un troisième siège pour l'Afrique subsaharienne au sein des Conseils d'administration du FMI et de la Banque Mondiale.
Madame la Directrice Générale du FMI,
Mesdames, Messieurs,
La Côte d’Ivoire a réalisé des performances économiques remarquables, au cours des dix dernières années, qui lui ont permis de rejoindre le groupe des pays à revenu intermédiaire. Ce ne fut pas chose facile. Nous le devons aux Ivoiriens, à leurs efforts, à leur sens du travail et à leur acharnement à retrouver la paix. La croissance économique devrait rester robuste, inclusive et résiliente sur le moyen terme avec un taux de croissance d’environ 7% sur la période 2023-2025.
Les efforts de consolidation des finances publiques vont se poursuivre, avec l'accélération de la mobilisation des recettes et la rationalisation des dépenses.
Le Gouvernement est engagé à poursuivre sa lutte contre le changement climatique, conformément à nos engagements lors de la COP15 à Paris, à investir dans le capital humain et à soutenir le secteur privé en vue de créer des emplois pour nos jeunes.
Dans cette optique, nous réaffirmons l’importance de la coopération internationale, et le rôle essentiel du FMI et du Groupe de la Banque Mondiale en tant
que partenaires multilatéraux clés. Nous réitérerons nos remerciements à ces deux Institutions et à leurs responsables pour avoir fait confiance à la Côte d’Ivoire.
À cet égard, nous saluons l’approbation, en mai 2023, par le Conseil d’Administration du FMI, de notre nouveau Programme Économique et Financier, avec un financement
de 400% de la quote-part, soit environ 3,5 milliards de dollars US pour les trois prochaines années.
Par ailleurs, je me réjouis de la conclusion positive ad referendum, cette semaine, de la première revue de ce programme.
Le Gouvernement poursuivra, avec les équipes du FMI, les négociations sur le Fonds Fiduciaire pour la Résilience et la Durabilité.
L’accès de la Côte d’Ivoire à ce Fonds, pour lequel nous souhaitons finaliser les discussions avant la réunion du Conseil d’Administration du FMI sur la première revue de notre programme, prévue en novembre 2023, permettra d’accélérer la mise en œuvre de nos actions et nos réformes nécessaires dans la lutte contre le changement
climatique.
Madame la Directrice Générale du FMI,
Mesdames, Messieurs,
Les réformes engagées, aussi bien au niveau des Nations Unies que des Institutions de Bretton Woods sont une opportunité pour réaffirmer la nécessité d’une solidarité
internationale face aux défis auxquels le monde est confronté. C’est ensemble que nous pouvons imaginer et proposer des actions globales pour un monde meilleur pour tous.
Je ne saurais terminer mon propos sans vous remercier et vous rendre hommage, Madame la Directrice Générale du FMI, sincèrement et publiquement, pour votre leadership et l’excellent travail accompli par vous-même, par l’ensemble de vos équipes, notamment, celle du Département Afrique dirigée par mon jeune frère Abe Selassie.
Je souhaite à toutes et à tous d’excellentes et fructueuses Assemblées annuelles du Fonds Monétaire International et du Groupe de la Banque Mondiale en terre africaine.
Je vous remercie.