Le meilleur buteur de l’histoire de la Guinée équatoriale n’a pas mâché ses mots pour répondre à sa fédération après avoir été suspendu pour indiscipline en Côte d’Ivoire lors de la dernière CAN pour « plusieurs épisodes d’indisciplines graves ».
Lors d’un live Instagram en compagnie d’Iban Salvador jeudi 15 février, autre joueur majeur de la Guinée équatoriale sanctionné pour les mêmes raisons obscures, Emilio Nsue a dénoncé la corruption et les graves dysfonctionnements internes qui minent le football de son pays.
« Ces cancers, ces voleurs, ces menteurs et ces corrompus qui gèrent le football en Guinée équatoriale ont dérobé 1 million d’euros après la CAN au Cameroun, après que nous avions tout donné sur le terrain, dit-il. Ils avaient promis d’injecter cette somme pour développer le football local. Nous n’allons pas nous taire parce qu’ils le veulent. L’argent qu’ils nous doivent ? On ne l’a jamais vu ».
« Ils n’ont honte de rien »
Emilio Nsue, élément indispensable du Nzalang Nacional, auteur de 5 buts en Côte d'Ivoire, continue : « Ils n’ont honte de rien, alors que nous sommes la dixième meilleure équipe du continent africain. Notre sélectionneur, un des meilleurs d’Afrique, est menacé continuellement et victime de chantage. Ils veulent diviser le groupe, un des kinésithérapeutes est un mouchard. Moi, ils m’ont humilié en mondovision. C’est la plus grande humiliation de l’histoire de notre sélection. Ils veulent qu’on en vienne à jouer contre une sélection de joueurs de l’Aragón, voilà le niveau de ces analphabètes et de ses voleurs. »
Pour Emilio Nsue : « Le Nzalang continuera à vivre, mais pas tant que le président et ses sbires resteront au pouvoir. Je suis prêt à mourir pour mon pays, je veux me battre pour ce peuple. La sélection est au-dessus de tout et de tout le monde. Vive la Guinée équatoriale ! »
Soutenu par ses coéquipiers
Jeudi 16 février, toute la sélection s’est levée contre la suspension de Nsue et Salvador. Dans un courrier, plusieurs membres de l’équipe demandent à la fédération de revenir sur cette décision. Les signataires dénoncent aussi la disparition de primes à partager entre tous qui s'élèveraient à environ 760 000 euros. Les joueurs dénoncent aussi l’exclusion de leur hôtel en Côte d’Ivoire en plein milieu de la compétition : la fédération n’aurait pas payé la note à temps.