Une délégation de l' Académie internationale de lutte a sensibilisé le monde universitaire à travers un échange entre Abdel Ethmane Elyssa Nasser, diplomate à l’Union africaine et membre de ladite délégation et le monde estudiantin ce jeudi 19 octobre 2023 autour du thème, « Terrorisme ouest africain : de l’historicité à la conquête », dans l’amphi C du campus 2 de l’université Alassane Ouattara de Bouaké, au centre de la Côte d'Ivoire.
Lors de ces échanges, M. Nasser a levé le voile sur les enjeux de cette séance de discussion avec les étudiants. « Les étudiants doivent comprendre qu’en faisant preuve de curiosité dans leur environnement, les lieux de culte, ils peuvent rencontrer les apprentis djihadistes ou des formateurs de futurs djihadistes. Cette conférence veut contribuer à un effort d’amélioration de l’alerte précoce, un engagement plus résolu des jeunes à observer autour d’eux », a-t-il indiqué. Et d’ajouter : « La menace est présente partout dans le monde, aucun pays n’est à l'abri. En Côte d’Ivoire, les populations ne perçoivent pas assez la menace et c’est tant mieux. Car, s'ils la percevaient sous le mode de la panique et d’un excès de vigilance, il n’y aurait plus un jour de répit, ni de bonheur. Les étudiants doivent comprendre que le terrorisme est un phénomène qui est désormais un objet d’étude. Ne pas considérer que c’est une histoire qui commence avec un attentat ou une attaque ».
Pour sa part, lors de son adresse, le directeur général de l’Académie, le général Joseph Allah Kouamé a dit attendre beaucoup du monde universitaire : « J’émets le vœu que la conférence de ce jour constitue un ciment solide d’un partenariat structuré entre l’Académie Internationale de Lutte Contre le Terrorisme et l’Unité Pédagogique des relations internationales du Département d’Histoire. J’engage mon Directeur de l’Institut, Docteur Lassina Diarra à poursuivre la discussion afin d’aboutir à la construction d’un partenariat viable et fiable. Je puis vous assurer que nous serons consommateurs de vos réflexions ». Poursuivant, il a ajouté que « la manifestation du terrorisme, dans notre espace, requiert de nous et particulièrement des universitaires, un exercice de conceptualisation, pour mieux cerner les enjeux de cette problématique sécuritaire. Ce défi est posé à la communauté scientifique que vous êtes. Le terrorisme en Afrique relève-t-il d’une jihadisation criminelle ? A-t-il un projet politique ? Les réponses à ces interrogations ne peuvent être fournies que par la recherche. C’est pourquoi, j’ai instruit le Directeur de l’Institut de Recherche Stratégique pour nouer et entretenir des contacts avec l’espace universitaire national, africain, voire mondial. J’ai été rassuré lorsqu’il m’a affirmé avoir trouvé des femmes et des hommes disponibles et pleinement engagés au Département d’Histoire de l’Université Alassane Ouattara ».
Quant au professeur Sangaré Souleymane, chef du département d’histoire de l’université Alassane Ouattara, il a affirmé que son unité académique est prête à jouer sa partition pour contrer le terrorisme en Côte d’Ivoire. « Le terrorisme admet des enjeux des temps présents extrêmement importants qui touche notre sous-région, la Côte d’Ivoire, Grand-Bassam en a été précisément une victime. Il nous faut contribuer à l’effort national contre ce fléau, à travers des analyses, productions scientifiques pour les politiques et agents opérationnelles que sont nos forces de l’ordre. Les unités pédagogiques et laboratoires du département (le Larsoc et Larshi) seront mobilisés pour accompagner l’Académie internationale de lutte contre le terrorisme », a t'il affirmé.
Pour clore, Lassina Diarra, directeur de l’institut de recherche stratégique de l’Académie internationale de lutte contre le terrorisme, est revenu sur les composantes et missions fondamentales de sa structure. A l’en croire, l’Académie comprend trois principaux piliers qui sont l’École interministérielle des cadres, le complexe d’entraînement des forces spéciales et des unités d’intervention spécialisées et enfin l’Institut de Recherche Stratégique. « Ce dernier a pour mission de mener des études, procéder aux évaluations, analyser de plus la dimension terroriste. Il fait appel à la fertilité intellectuelle d’où notre présence ce jour au département d’histoire de l’université Alassane Ouattara de Bouaké », a-t-il précisé.
R-SEKONGO