22 ans après, l’affaire Assassinat du Prof. Léopold Manlan Kassi n’a pas encore fini de livrer ses secrets. Un ouvrage intitulé ‘’L’intégrité assassinée’’ lève un coin du voile sur ce dossier. L’œuvre a été dédicacée, le 3 juin, au Centre national de matériels scientifiques (Cnms) à Cocody.
Plus de deux décennies après son assassinat au Burundi où il était en service pour le compte de l’Oms, le Prof. Léopold Manlan Kassi est l’objet d’un livre intitulé ‘’L’intégrité assassinée’’ écrit par son frère cadet Marcellin Manlan Eholié. Cet ouvrage de 184 pages paru il y a quelques mois, a été officiellement présenté, le 3 juin, au Centre national de matériels scientifiques (Cnms) à Cocody.
Le Prof. Léopold Manlan Kassi était un grand homme. Ce qui explique le scandale et la consternation que son assassinat avait suscités, il y a 22 ans, au Burundi où il était le représentant résident de l’Oms, av.
C’est justement de cette affaire qu’il est question dans le livre, objet de la rencontre. Il est intitulé ‘’L’intégrité assassinée’’ et a été écrit par le frère cadet de l’illustre disparu, Marcellin Manlan Eholié, inspecteur pédagogique. En prenant l’initiative d’écrire ce livre paru à ‘’Les éditions du net’’, l’auteur avait pour objectif de rendre hommage à son frère ainé, permettre à ses pairs encore en vie de se le remémorer, le faire connaitre des générations actuelles et futures et surtout remettre sur la table cette affaire qui, selon lui, n’a pas été totalement réglée.
« C’est vrai qu’après l’assassinat de mon frère des personnes ont été jugées et condamnées, mais on sait tous que lorsqu’il y a une disparition de ce genre, il doit avoir réparation vis-à-vis de la famille. Ce qui n’a pas été fait jusque-là. La famille Manlan n’a pas été dédommagée ni par l’Etat de Côte d’Ivoire ni par l’Oms. La justice ne s’arrête pas à la condamnation, elle a aussi pour vocation de réparer les torts causés. La famille attend que justice soit totalement rendue. » , a dit l’auteur.
A l’en croire, ‘’L’intégrité assassinée’’ est certes un hommage à son frère, mais c’est surtout un devoir de vérité. Car, pour l’auteur, l’affaire a été traitée trop banalement quand on sait qui était le Prof. Léopold Manlan Kassi. Il demande aux autorités compétentes et au Président de la République de se saisir de cette affaire.
« Le Prof. Manlan appartenait à sa famille, à la Côte d’Ivoire, à l’Afrique et au monde entier parce qu’il a parcouru le monde et a travaillé pour le bien-être des populations. J’estime que l’Etat et l’Oms ont le devoir de l’élever par exemple au Grand-croix à titre posthume, parce qu’il a vraiment marqué son temps. Et pour nous la famille Manlan, une telle action nous procurera un sentiment de satisfaction », espère-t-il.
‘’L’intégrité assassinée’’ vient donc lever un coin du voile sur une affaire inachevée. Œuvre dramatique basée sur des rapports d’enquêtes, des reportages, des coupures d’articles de presse et le vécu personnel de l’auteur, cette biographie retrace la vie, le parcours inspirant et les circonstances de la mort du Prof. Léopold Manlan Kassi, enseignant, médecin gastro-entérologue et fonctionnaire international né en 1947 à Treichville. Il a été tué dans la nuit du 20 au 21 novembre 2001. Son corps sans vie a été retrouvé le lendemain sur la rive ouest du lac Tanganyika, bordant la capitale burundaise. Son assassinat a été commandité au plus haut sommet de l’Etat burundais, comme le rappelle l’auteur dans le livre. Connu pour son intégrité et son élevé du devoir, le Prof. Manlan enquêtait sur un détournement de 24 milliards de F Cfa que l’Oms avait donné au Burundi pour lutter contre la malaria qui sévissait dans ce pays d’Afrique de l’Est.
Pour le Prof. Samuel Gadégbéku, vice-président de l’Ascad, qui a présidé la cérémonie, l’œuvre de Marcellin Manlan Eholié, est un « acte de haute portée intellectuelle et intellectuelle, qui nous rappelle un homme qui se caractérisait par l’intégrité et la piété ».
La Prof. Marie-Jeanne Kouakou Lohouès, présidente de la Fondation Manlan Kassi Léopold sous la coupole de qui le livre a été écrit, par ailleurs ancienne étudiante de l’illustre disparu, elle, a dit se souvenir d’un « martyr de la probité et un bon exemple à suivre ».
« Il s’agissait d’un digne et valeureux fils de notre pays. La Côte d’Ivoire perdait ainsi une icône morale, académique et sanitaire. Son exemple de probité et de rigueur professionnelle doit guider les jeunes médecins. » A déclaré Dr Bakayoko Aboubakar Sidick, président du Conseil national de l’Ordre des médecins de Côte d’Ivoire (Cnomci) et de la Conférence des ordres de santé. Il a annoncé que le nom du Prof. Manlan tout comme celui de quatre autres illustres disparus du domaine de la santé dont la Prof. Laurence Adonis-Koffi, morte tragiquement en 2020 avec toute sa famille dans un accident de circulation, seront inscrits sur un écriteau à l’entrée du siège de Cnomci. Il a aussi annoncé un appui financier d’un million de F Cfa de la part de la Conférence des ordres de santé pour soutenir les actions de la Fondation Manlan Kassi Léopold.
Nk