Bien que précieux, parce que vital, le sang, dans le procédé de transfusion, est sujet à un mystère. Du moins, la transfusion sanguine suscite quelques questions que l’on ne se pose pas souvent. Que fait-on du sang qui n’est pas utilisable parce que le sujet donneur serait malade ? Récemment, au siège du Centre national de transfusion sanguine (CNTS), à Treichville, la question a été posée par une journaliste, au cours d’une conférence de presse.
Dr Sékongo Mamadou, conférencier, a trouvé les mots justes pour éclairer la lanterne aux profanes. « Merci pour cette question intéressante. Malheureusement, tous les produits sanguins que nous collectons ne vont pas tous dans les hôpitaux pour soigner les malades. Vous savez, il y a des maladies qui sont transmissibles par le sang. Donc, dans nos missions, il est clairement dit que le Centre national de transfusion sanguine doit prélever, sécuriser le sang, l’analyser avant de le mettre à disposition des hôpitaux.
Donc, les produits qui sortent du CNTS doivent être de qualité, des produits sanguins doivent soigner plutôt que de rendre malade. Le discours que nous tenons, en général, dans la sensibilisation, c’est que les donneurs de sang sont précieux pour nous. Leur santé nous tient à cœur. Je veux sauver des vies, certes, mais il faut que moi-même, je sache si je suis bien portant » a expliqué l’expert. Il ne s’arrête pas là. Il poursuit pour donner d’autres informations sur la protection du donneur de sang. « Quand vous venez donnez le sang, nous avons le devoir, cette obligation de vous faire des examens de sang. Bien avant les examens de sang, nous avons un entretien avec le donneur.
Le matin, quand vous vous leviez, comment sentiez-vous ? Etiez-vous fatigué ? Est-ce que vous avez fait la fièvre, la veille. Est-ce que quelques jours avant, vous avez fait des vaccins, vous avez posé des actes de scarification, avez-vous vu un dentiste ? Si vous répondez oui, nous vous répondrons que malgré votre bonne volonté, sachez que le fait que vous fassiez la fivère est forcément lié à une maladie. (…) Si vous êtes jugé apte, ce sang doit subir d’autres analyses plus pointillées. Il y a des maladies que nous ne pouvons pas déceler rien qu’en vous examinant. Il y a des machines spécialisées qui feront ces analyses. Si on n’a trouvé aucun marqueur de sang, votre poche de sang servira à soigner des gens. Le sang prélevé est de 450 ml. L’être humain a 6 litres de sang qui circulent en lui. Nous ne prélevons même pas le 1/10 du volume de sang. » a révélé le médecin. Malgré les analyses, il ajoute que « le risque zéro n’existe pas. »
Même si le sang est impur, le donneur a droit à son résultat et ce, rassure le conférencier, dans le strict respect du secret médical. « Pour les personnes qui ne sont pas bien portantes, vous êtes invitées à revenir, la semaine qui suit, pour prendre vos résultats. Si vous êtes organisés en association, en club, en entreprise et qu’il y a, en votre sein, des médecins (il y a le secret professionnel dans le domaine médical), il n’y a que le médecin qui est habilité à récupérer vos résultats. Vous pouvez individuellement chercher votre résultat. Votre résultat ne sera pas donné à un organisateur qui n’est pas du domaine médical. Au cas où vous décidez de venir sur nos sites et qu’on a détecté chez vous une infection, sachez que le CNTS ne vous abandonnera pas. Nous nous tenons à votre disposition.
Pour certaines maladies, le traitement est gratuit. Nous avons des centres de prise en charge. Pour d’autres maladies telles que les hépatites. Pour les personnes qui ne sont pas bien portantes, nous avons des spécialistes pour vous prendre en charge. Tout est mis en œuvre pour accompagner nos donneurs de sang » a rassuré Dr Sékongo Mamadou. Cette conférence de presse est intervenue dans le cadre de « Les samedis de la solidarité », un rendez-vous mensuel, pour honorer les meilleures associations de donneurs de sang et les meilleures organisations de collecte des produits sanguins.
JB KOUADIO