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Sport Publié le 14 février 2023 | Reuters

Face au monopole des multinationales dans le cacao certifié, les exportateurs ivoiriens se dirigent vers un défaut

© Reuters
Face au monopole des multinationales dans le cacao certifié, les exportateurs ivoiriens se dirigent vers un défaut

ABIDJAN, Le Conseil café cacao (CCC) envisage de prendre des mesures afin d’éviter le défaut des exportateurs locaux qui ont urgemment besoin de 100 à 150,000 tonnes de cacao pour honorer leurs engagements auprès de leurs clients, en raison de leur exclusion des primes de certification, a annoncé une source au sein du CCC après une réunion de crise vendredi.


Le CCC a convoqué le GEPEX (qui regroupe l’ensemble des multinationales), le GNI qui représente les négociants locaux et l’UCOOPEXCI qui défend les intérêts des coopératives exportatrices afin de trouver une solution au problème d’approvisionnement des exportateurs locaux qui éprouvent depuis Janvier, des difficultés à acheter des fèves de cacao car seules les 6 multinationales disposent auprès des chocolatiers des primes de certification.


« Nous nous dirigeons vers un défaut certain parce que nous ne pouvons acheter des fèves depuis Janvier à cause du fait que le cacao standard soit transformé en cacao certifié, donc plus cher et au delà du prix bord champs garanti », a expliqué un membre de l’UCOOPEXCI qui appelle le CCC à réagir pour éviter le défaut qui se profile à l’horizon.


Tout comme l’UCOOPEXCI, les membres du GNI qui partagent ce point de vue et qui vivent eux-aussi la même situation, affirment que les traitants et les pisteurs vendent exclusivement les chargements de cacao actuellement aux multinationales qui n’achètent que des fèves certifiées pour le compte des chocolatiers.


Les fèves certifiées sont vendues plus chères que les fèves standards à cause des primes que perçoivent les fournisseurs qui sont supposés les reverser aux producteurs.


« Aujourd’hui le cacao certifié coûte entre 1026 fcfa et 975 fcfa le kilo alors que le prix garanti est de 900 fcfa le kilo. C’est impossible pour nous d’acheter parce que les multinationales ont le monopole sur tout le cacao certifié » ,a déclaré un membre du GNI.


 Pour trouver une solution à ce problème, le CCC envisage de repousser la période d’embarquement des contrats des exportateurs en difficulté à juin afin qu’ils puissent acheter des fèves entre Avril et Juin.


Pour les exportateurs locaux, la solution à long terme pour éviter ce déséquilibre de la commercialisation interne, est que 50% des contrats internationaux attribués aux exportateurs locaux soient du cacao certifié fairtrade, afin d’équilibrer le rapport de force avec les multinationales qui elles disposent de 100 pour-cent de certifié. Les contrats internationaux dont disposent les exportateurs ivoiriens sont actuellement des contrats pour du cacao sans traçabilité ni certification, ce que les exportateurs ivoiriens dénoncent depuis plusieurs années.


« Repousser la période d’embarquement à Juin ne va rien résoudre. Nos clients attendent du cacao de la récolte principale qui est de bien meilleure qualité que l'intermédiaire », a pesté un autre membre du GNI.


Selon l’UCOOPEXCI et le GNI, le CCC et le gouvernement doivent régler définitivement et durablement le problème du monopole des contrats de fèves certifiées que détiennent les multinationales. Ce monopole crée une distorsion et un déséquilibre injuste dans les achats de fèves et favorise les détenteurs de ces contrats qui peuvent acheter plus chères des fèves et disposer de tout le cacao disponible à un certain moment de la saison.


« Ça fait plusieurs années que nous décrions et dénonçons ce monopole des multinationales au niveau des contrats de fèves certifiées. Ça leur donne un avantage énorme sur nous cela n’est pas juste et équitable. Le CCC et le gouvernement doivent s’impliquer pour trouver une solution durable », a affirmé un membre de l’UCOOPEXCI.


« Si le CCC ne règle pas ça, ça va être la même chose chaque année. Il faut que les chocolatiers fassent preuve d’équité et de justice en donnant les contrats de certification à tous », a ajouté un autre membre de l’UCOOPEXCI.

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