Rappelé à Dieu le 31 décembre, les obsèques du Pape Benoit XVI ont eu lieu hier Jeudi 05 janvier. En prélude à ces obsèques officielles, s’est tenue, le mercredi 04 Janvier à la Cathédrale Saint Paul d’Abidjan, la messe de suffrage du Pape Benoît XVI. Il s'agit d'une messe célébrée pour le salut et le repos de l'âme du défunt Pape Emérite Benoit XVI, à titre privé pour l’église Catholique en Côte d’Ivoire. Officiée par Monseigneur Jean Pierre Kutwa, archevêque d’Abidjan, cette messe a été marquée par la présence de plusieurs personnalités religieuses et politiques et le Premier ministre, Patrick Achi. Au cours de son homélie à l’occasion de ce suffrage du défunt Pape, Monseigneur Jean Pierre Kutwa s’est, d’entrée, exprimé avec une émotion traduisant son affliction et sa tristesse: « L’Eglise, notre Eglise est en deuil ! Le 31 décembre 2022, une double page de l’histoire de notre humanité s’est fermée ! En effet, ce jour-là, alors que le monde entier se préparait à accueillir la nouvelle année et que s’ouvrait l’heure des échanges de vœux pour l’année 2023, la nouvelle brusque et inattendue du rappel à Dieu de notre bien-aimé Pape Emérite Benoît XVI, a retenti : d’abord comme une rumeur pour certains ! Ensuite comme une certitude pour tous ! Benoît XVI venait de rejoindre la maison du Père éternel ! L’homme, nous le savions avancé en âge, malade et très affaibli, mais nous espérions qu’il continuerait de veiller sur l’Eglise depuis sa retraite, où il ne manquait certainement pas, de prier pour elle et pour le monde ! » Et d’affirmer: « C’est une énorme perte, tant pour l’Eglise que pour notre humanité, dont nous devons faire face désormais ! Un passionné de Dieu et des hommes vient de s’en aller ! Un intellectuel hors pair vient de ranger sa plume ! L’ami, le frère, le professeur, le théologien, l’érudit ne parlera plus jamais et si nous voulons l’entendre, il nous faudra relire ses nombreux écrits ! Mais, plutôt que ressasser le souvenir de celui qui aura été le Pasteur Suprême de l’Eglise catholique durant huit (8) années, de 2005 à 2013, ne faut-il pas voir dans son absence, un signe pour notre monde ? » s’est-il interrogé. Et à L’archevêque d’Abidjan de poursuivre: « Si le rappel à Dieu du Pape Emérite Benoît XVI est une épreuve, nous devons comprendre que c’est au moment de la tempête que Dieu sonde notre foi, qu’Il éprouve la réalité de notre confiance. Comme il est facile de suivre le Seigneur dans l’exaltation de participer à un monde nouveau, et quand Il manifeste sa puissance ! Mais, hier comme aujourd’hui, le Seigneur a besoin de disciples sur qui Il puisse compter ! En vérité, Il nous veut inébranlables dans la foi et nous éduque pour que nous n’ayons d’autre appui que Lui et Lui seul dans nos épreuves ! »
Du Pape Benoit XVI, il se résumera en ces mots, bien choisis: « L’on peut dire beaucoup de choses et écrire à souhait ! Mais, à entendre les propos que je viens de citer, on ne peut rester de marbre face à la très grande lucidité mais aussi à la sérénité qui habitait celui pour qui nous sommes réunis ce soir et pour qui est célébrée cette messe de suffrage ! Lucidité de celui, qui sentant ses forces l’abandonner, avait un jour de l’année 2013 surpris le monde entier par la renonciation à sa charge de Pasteur Suprême de l’Eglise universelle ! Cette même lucidité, il la gardera jusqu’à affirmer, il y a moins d’une année que, ‘‘bientôt, il sera face au juge ultime de sa vie’’, ce que beaucoup veulent ignorer de nos jours ! Cette lucidité, c’est celle qui manque aujourd’hui encore à beaucoup de personnes qui oublient ou feignent d’oublier que lorsque l’on a épuisé son utilité, la joyeuse acceptation de notre inutilité est un service grandiose ! Enfin, cette lucidité nous enseigne à tous qu’il faut savoir partir car les éternels permanents finissent un jour ou l’autre par agacer ! ».
Il a invité l’assemblée à dire merci à Dieu pour le don de son bien-aimé Serviteur Benoît XVI et que la rencontre avec son Serviteur, soit une occasion de joyeuses retrouvailles.
JEAN PRISCA