Les populations de Man, contrairement aux années précédentes, ne sont pas sorties en grand nombre pour célébrer le premier jour de l'an et le réveillon dans les lieux recevant habituellement du monde en pareilles occasions.
Si les temples et églises ont refusé du monde, le 31 décembre 2022, ce n'était pas le cas dans les points chauds (maquis, boîtes de nuit, glaciers, restaurants...). La jeune Cynthia A, gérante d'une buvette au quartier Domoraud non loin de l'Ecole primaire dit ne pas avoir vendu le tiers de sa commande. "Tous les casiers sont chargés et les congélateurs pleins..." a-t-elle dit. Les restauratrices sont les plus grandes perdantes car les mets cuisinés sont rapidement périssables. "Les poulets, poissons, attiéké et autres denrées sont restés dans les plats en témoigne l'odeur qui dégage dans mon restaurant..." a révélé Dame Agnès Gueu, la gorge nouée d'amertume et de déception. Nous avons tenté de savoir les raisons du manque d'engouement autour des fêtes de fin d'année 2022 et début d'année 2023. Il ressort des commentaires quatre raisons essentielles. La première, c'est le manque de ressources financières et la cherté de la vie.
Deuxième raison évoquée, la peur de se faire agresser par les enfants en conflit avec la loi mais aussi la crainte de se faire empoisonner ; une pratique devenue courante et relayée par les réseaux sociaux.
Troisième raison, les Ivoiriens sont de plus en plus croyants aux religions révélées d'où le refus de plusieurs personnes à mettre les pieds dans les endroits désormais considérés comme impudiques et démoniaques.
La dernière, qui est la moins convaincante, c'est le froid de l'harmattan qui bat son plein dans l'ouest montagneux.
Les hommes et femmes d'affaires qui tirent le plus grand de leurs bénéfices, lors des fêtes de fin d'année au pied du Mont Tonkpi, ont été désillusionnés en cette fin d'année 2022 et en début d'année 2023.
TIANTIGUI SADIA
In Le Nouveau Réveil / Mardi 02 janvier 2023 - N°6248