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Sport Publié le 27 décembre 2022 | AIP

Du manioc à haut rendement et riche en vitamine pour le grand ouest ivoirien (Feature)

© AIP
Du manioc à haut rendement et riche en vitamine pour le grand ouest ivoirien (Feature)

Man, Le manioc est une des principales cultures vivrières en Côte d’Ivoire dont la production annuelle s’élève à cinq à six millions de tonnes et sa consommation se place au deuxième rang, après l’igname et devant le riz.


Avec une carte de production appréciable et une grande consommation dans le grand-ouest ivoirien, le centre national de recherche agronomique (CNRA) entend vulgariser diverses variétés de manioc à haut rendement et riches en vitamines pour les populations ivoiriennes en général et celles du grand ouest en particulier.


Le CNRA a fait une communication sur cette culture, lors de la 5ème édition du festival des arts et de la culture Dan, baptisé « Tonkpi Nihidaley », tenue du 7 au 11 décembre 2022 à Man. Le centre a présenté les nouvelles variétés de cette denrée à forte consommation aux populations et les a invitées à s’y investir pour assurer la sécurité alimentaire et s’autosuffire financièrement.


Une panoplie de variétés de manioc proposée par le CNRA


Dr Essis Simplice Sidoine, chercheur au programme plantes à racines et tubercules du CNRA de Bouaké.


Le Bocou 9 est une variété de manioc qui est pro-vitaminée A et fortement conseillée pour les cantines scolaires pour les enfants et aussi pour les vieilles personnes. « Elle contribue à l’amélioration de la santé », a indiqué M. Essis.


En plus du Bocou 9, le Bocou 3, le Bocou 2, le TMS4 sont des variétés à haut rendement disponibles au CNRA.


Plusieurs autres variétés sont exportées à l’étranger, notamment au Congo-Brazzaville.


Dynamiser la chaîne de production à l’ouest avec une culture industrielle du manioc


Autrefois, le manioc était considéré comme une culture de soudure destinée essentiellement à l’autoconsommation. Aujourd’hui, la demande croissante en produits dérivés (attiéké, pâte pressée, farine), pour les centres urbains et l’exportation, crée des opportunités de revenus, notamment dans les opérations de transformation et de commercialisation, particulièrement pour les femmes.


La région du Tonkpi qui dispose d’un sol favorable à la culture industrielle du manioc, est invitée à proscrire la production de variétés à faible rendement.


« Aujourd’hui, nous avons des variétés qui ont des taux de matière sèche très élevés qui prêtent à la fabrication de la farine, de l’amidon. Il faut s’y mettre pour une culture en quantité pour que notre pays puisse se lancer dans la fabrication du pain à base de manioc », a affirmé le chercheur du CNRA.




La présentation du CNRA sur sa recherche relative à la qualité du manioc propice dans le Tonkpi


Il a également conseillé les cultures associées, telles que les légumineuses alimentaires dont le soja, qui peuvent enrichir le sol. L’expert a exhorté les producteurs à savoir choisir les boutures de variétés améliorées et connaître les techniques culturales pour accroître le potentiel de rendement de leurs vergers.


« Vous devez suivre le manioc au quotidien. Il faut bien entretenir le verger pour avoir de bons rendements », a-t-il conseillé.


Le manioc, un apport pour l’économie régionale


Plusieurs surfaces cultivées de manioc couvrent la région. La culture est assurée soit par des particuliers ou par des associations.


Ce sont des activités qui, depuis la production jusqu’à la commercialisation, génèrent des revenus pour toute la chaîne. Il s’agit de dividendes qui participent à maintenir des familles et à assurer aux communautés une autonomie financière.


Les activités, le long de la chaîne de valeur, génèrent des retombées dans l’économie nationale et pour la région, des services de broyage, de pressage manuel, le gardiennage, le transport, les achats d’énergie, de paniers, etc.


L’expert du CNRA a aussi encouragé la création de plusieurs unités de transformation pour encourager les producteurs et les productrices à assurer davantage une autonomisation financière et garantir l’autosuffisance alimentaire pour la population.


La localité de Man dispose de deux unités de transformation de manioc, une unité au quartier Blauckoss et une autre dans le village de Dainé Tonkpi.



Les astuces pour un bon rendement du manioc


L’expert du CNRA, Essis Simplice Sidoine, s’est réjoui du fait que le sol ivoirien, dans sa grande majorité et la région du Tonkpi, se prête favorablement à la culture du manioc. Mais les paysans doivent savoir choisir les boutures saines de variétés améliorées qui ont un rendement élevé.


« En plus, il faut connaître les techniques culturales. Aujourd’hui, pour la culture du manioc, en termes de densité, nous avons 10 000 boutures par hectare. Et quand tu vas au-delà, le potentiel peut ne pas être satisfaisant comme vous le souhaitez », a-t-il fait remarquer.


Outre les légumineuses alimentaires qu’il conseille pour enrichir le sol et produire suffisamment pour la population, le chercheur conseille des mesures préventives contre les maladies.


« Chaque fois que le paysan pénètre une surface contaminée, il doit avoir l’amabilité de nettoyer les outils de travail. Notamment les paires de bottes, les machettes, dabas et autres outils qui sont des vecteurs, les nettoyer avec de l’eau chlorée », a-t-il conseillé.


La désinfection des boutures avec des produits bio, tels que les essences de Nîmes ou des insecticides est important. Les boutures saines sont conseillées aux paysans pour éviter toute contamination des champs au risque de propager la maladie dans plusieurs vergers.


« Restez toujours en contact avec le CNRA pour avoir de bonnes variétés et éviter les rendements qui tournent autour de 10 tonnes à l’hectare », a insisté Dr Essis.


Le forum économique du festival des arts et de la culture Dan, en initiant la réflexion sur le manioc à l’ouest, entend capitaliser les acquis de cette culture, en termes d’autosuffisance alimentaire et d’activités génératrices de revenus et le situer à un niveau de développement à même de sortir définitivement les populations du district autonome des Montagnes de la précarité.


Pour réduire les difficultés dans la culture, la recherche agronomique propose de nouvelles technologies, notamment l`utilisation de variétés améliorées, créées en station de recherche puis évaluées de façon multi-locale.


(AIP)


Ebd/kp

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