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Sport Publié le 19 décembre 2022 | Le Nouveau Réveil

Man / Fêtes de fin d’année : Le parfum de la galère sent dans la ville

© Le Nouveau Réveil
Man / Fêtes de fin d’année : Le parfum de la galère sent dans la ville

A moins d’une semaine de la fête de Noel et deux semaines de la fête du nouvel an, les commerces de ventes de jouets et magasins de vêtements sont vides. Ce ne sont pas les cadeaux et habits qui manquent en ces lieux, mais ce sont les clients qui sont rares.


Hormis les maquis, restaurants et glaciers qui essaient de faire peau neuve à travers le ravalement des façades, rien ne présage de fêtes au pied du Mont Tonkpi. La raison n’est pas à chercher loin. C’est la galère qui a fait irruption dans presque tous les foyers avant de s’y installer qui justifie ce calme dans les ateliers de couture, dans les grandes surfaces et autres endroits qui grouillaient de monde par le passé, à la veille des fêtes (NDLR : avant l’an 2000). « On n’arrive même pas à s’offrir un seul kilo de riz et c’est cadeau on va acheter pour enfant » nous a lancé Dame FS à notre visage. 


Non loin du grand marché de Man, Affissiata Koné dit être sûre d’avoir fait une mauvaise affaire, elle qui a décidé, cette fin d’année, de s’investir dans le commerce des jouets. « Sur conseil d’une amie, je suis allée à Abidjan pour acheter des articles pensant les écouler facilement mais, c’est la catastrophe. A part les prix que les passants demandent, les clients ne paient rien » a-t-elle révélé. Les couturiers et vendeurs de vêtements se tournent les pouces au contraire des vendeurs de friperies qui sont très sollicités. 


« Je préfère acheter les habits d’enfants ici pour les habiller les jours de Noel et du nouvel an » nous a confié Philomène Tia venue faire ses courses avant de retourner à Goziogouiné dans la sous-préfecture de Logoualé où elle vit. Dans les villages et campements, la situation est plus alarmante. La mévente du binôme café-cacao, fait que les producteurs agricoles broient du noir et l’idée des braves paysans, n’est pas à la fête. Leurs regards sont plutôt tournés vers les ports où sont stockés leurs productions. 


« Heureusement qu’on élève des poulets ici. Le jour de la fête, on va tuer quelques-uns pour manger et c’est tout car on n’a rien pour s’habiller et satisfaire nos enfants » s’est indigné Alphonse Koffi, planteur à Blapleu dans le Département de Biankouma que nous avons rencontré dans la cité des 18 Montagnes, dans les locaux d’une Coopérative d’achats de produits agricoles.


Le constat est tout net. A seulement quelques jours des fêtes de fin d’année, rien ne bouge dans les commerces à Man où les populations crient ‘’galère’’ dans le froid de l’harmattan.


TIANTIGUI SADIA


In Le Nouveau Réveil / Lundi 19 Décembre 2022 - N°6238

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