Abidjan - Sur l'initiative du ministère de la Femme, de la Famille et de l'Enfant, un atelier de validation de la "Stratégie nationale de protection des enfants et adolescents en rupture sociale" s'est ouvert lundi 28 novembre 2022 à Abidjan, afin de recueillir les observations des parties prenantes pour son adoption par le Gouvernement.
En ouvrant officiellement les travaux qui se déroulent sur deux jours à Mövenpick Hotel, au Plateau, la ministre Nassénéba Touré a expliqué qu'il s'agit de consolider les actions entreprises par le Gouvernement par le renforcement d’instruments juridiques de protection de l’enfant, mais surtout celles en faveur des enfants, de la femme et de la famille qui constituent "un tout indissociable".
Elle a cité des actions menées en faveur de la protection des enfants, notant que des défis restent toutefois à relever pour leur pleine dignité ainsi que celle des femmes. Entre autres, l’accélération de la baisse de la mortalité maternelle et infantile; la lutte contre le VIH/Sida, contre les violences faites aux enfants, et contre les grossesses des adolescentes à l’école; la scolarisation pour tous les enfants.
La représentante spéciale du Secrétaire général de l'ONU chargée des questions de violence faites aux enfants, Dr Najat Maalla N'Jit, a lancé "quatre messages". D'un, plusieurs enfants sont laissés-pour-compte dans le monde entier, privés de leurs droits fondamentaux, victimes de violences, de rejet, de stigmatisation. "Ils sont perçus comme des délinquants et non des enfants en danger".
De deux, les enfants en rupture sociale ne forment pas un groupe homogène. Ils diffèrent par leurs âge, sexe, culture, identité... Certains vivent totalement dans la rue, d'autres partiellement, d'autres encore y travaillent. De nombreuses raisons les y envoient, et il convient d'avoir une approche intégrée prenant en compte leurs problèmes de santé physique et mentale dans la recherche de solutions.
Troisièmement, il est nécessaire de protéger ces enfants en danger. "Ils ont besoin de soins et de protection d'urgence. Les politiques de prévention et de prise en charge doivent tenir compte de la diversité des besoins. (...) Ce qui nécessite des réformes juridiques, la mise en place de services multisectoriels, accessibles à tous sans discrimination", a affirmé Dr Najat.
"L'horloge tourne, il n'y a pas de temps à perdre", a alerté l'émissaire d'Antonio Guterres. Pour son 4e message, elle appelle à investir dans les enfants, à les impliquer dans les solutions, à éduquer les adultes sur la question et à coordonner toutes les actions aux niveaux central, territorial et national. "Si un seul maillon de la chaîne dysfonctionne, tout dysfonctionne", a-t-elle conclu.
La directrice coordinatrice du Programme de protection des enfants et adolescents vulnérables (PPAV), Mme Léontine Z. Kouassi, a reconnu que la situation des enfants en rupture sociale n'est pas reluisante en Côte d'Ivoire, en dépit des efforts du Gouvernement. C'est pourquoi, elle a plaidé pour une assistance et une insertion durable de cette frange de la population.
cmas