Plus de 140 chefs d’État et de gouvernement sont réunis à Charm-el-Cheikh pour tenter de relancer l’action contre le réchauffement climatique. Ce 7 novembre 2022, les dirigeants africains ont appelé les pays responsables des émissions historiques, les pays riches, à assumer leurs responsabilités en versant les financements promis aux pays pauvres. D’autant plus que ces pays rendent d’immenses services climatiques, notamment grâce à leurs forêts.
Premier dirigeant africain à intervenir à la tribune, le président sénégalais Macky Sall, également président en exercice de l’Union africaine, s’est exprimé au nom de tout le continent. Il faut agir à Charm-el-Cheikh pour faire l’histoire et non la subir, a-t-il martelé. L’Afrique doit recevoir les financements promis au nom de la dette climatique et des services qu’elle rend avec ses forêts.
« Je rappelle qu'avec la forêt du bassin du Congo, notre continent abrite un quart de ce qui reste encore de forêt tropicale, offrant à la planète un de ces rares poumons verts, lance le président sénégalais. Nous voulons aussi aller de l'avant dans l'adaptation au changement climatique. Nous en supportons le coût avec le développement de projets verts financé souvent par recours à la dette, alors même que la mise en œuvre doit être financée par des dons conformément aux engagements convenus. » Le droit à une transition verte adaptée à son niveau de développement doit aussi lui être reconnu.
Appels à protéger la forêt du bassin du Congo
Le bassin du Congo capture plus de 30 milliards de tonnes de CO2, a souligné lui aussi le président de la République du Congo. Selon Denis Sassou-Nguesso, la population congolaise a pris conscience très tôt de la nécessité d’entretenir et d’augmenter le couvert forestier du pays.
« Depuis quarante ans, l’ensemble de notre population est ainsi invitée à planter un arbre dans le cadre de la Journée nationale de l’arbre, célébrée dans notre pays, le 6 novembre de chaque année. Ce type d’action volontariste, jointe à un Code forestier rigoureux, nous a permis de maintenir l’un des taux de déforestation le plus faible au monde », a déclaré le président congolais.
De son côté, le président gabonais, Ali Bongo Ondimba, regrette le retard des pays riches à verser les financements promis, étant donné les services rendus par la forêt du Gabon.
« La République gabonaise, comme les autres pays en développement, devrait pouvoir recevoir plusieurs centaines de millions de dollars, par an, issus de cette promesse. Ceci pour financer notre adaptation aux changements climatiques, notre juste transition énergétique et économique et pour récompenser nos efforts de séquestration nette de carbone », a, pour sa part, déclaré le président gabonais.
Ali Bongo passe à l’anglais pour rappeler la certification toute récente des crédits carbone gabonais par l’ONU Climat, avant d’évoquer le prochain One Forest Summit en 2023 à Libreville.