La 9ème édition des Journées de l’Ordre National des Pharmaciens de Côte d’Ivoire s’est ouverte ce jeudi 06 octobre 2022 autour du thème « Exercice de la Pharmacie en Côte d'Ivoire : enjeux, défis, et perspectives ».
Le ministre de la Santé, de l’hygiène publique et de la couverture maladie universelle, Pierre Dimba a indiqué lors de son intervention que l'accès aux médicaments essentiels est une composante importante de l'offre de soins et de toute politique de santé. C'est pourquoi selon lui, le gouvernement ivoirien prévoit d'accroître sa production locale de médicaments de moins de 10% actuellement à 30 % en 2030 pour faire de la Côte d'Ivoire un hub dans la distribution de médicaments dans la sous-région. « La production de produits sanguins devrait passer de 160 000 poches de sang en 2021 à 250 000 poches de sang en 2022 et le coût de la poche de sang est désormais à 3 000 FCFA.», a-t-il révélé
Aussi, faut-il relever la restructuration de la Nouvelle Phamarcie de Santé Publique afin d'améliorer la gouvernance de cette structure clé dont la mission est l'approvisionnement discontinu en médicaments de qualité et à faible coût.
Ainsi, face à l'explosion des besoins en santé, liée notamment au vieillissement de la population, mais aussi au risque que posent les déserts médicaux, les pharmaciens sont une véritable force pour la population en termes de santé publique.
À en croire le ministre chargé de la Santé, le rôle des professionnels de santé de proximité continue à s'accentuer. Dans le domaine de la prévention, le pharmacien assure des tâches telles que la vaccination ou le dépistage. C'est pourquoi il a soutenu que le thème de cette 9ème édition est donc tout à fait légitime, surtout dans un contexte où les professionnels de la santé doivent être la valeur ajoutée.
Le président du Conseil national de l'Ordre des pharmaciens de Côte d'Ivoire, Dr Diarra Arounan a confié que cet événement est ''l'occasion pour nous pharmaciens de débattre des progrès mais aussi des difficultés que nous rencontrons dans la pratique quotidienne de notre profession.'' Pour lui, les pharmaciens doivent réfléchir sur quelles orientations futures ils doivent donner à leur exercice pour répondre efficacement aux mutations dans notre société tout en restant conformes aux valeurs de leur code de déontologie.
Un programme scientifique riche a été conçu pour répondre aux préoccupations des participants en cette période de sortie de la crise COVID 19.
Dr Dr Diarra Arounan a souligné que deux grands axes doivent soutenir cet ambitieux programme. Il s'agit d'abord de trouver les voies et moyens pour installer les industries pharmaceutiques et ensuite, une fois installées, leur permettre d'écouler leur production pour qu'elles puissent être économiquement viables. ''En termes de perspectives, il faut réfléchir à la formation. Le pharmacien formé doit répondre aux contraintes de santé publique de notre temps. Il doit aller au-delà de l'officine de pharmacie en mettant un accent sur son rôle de santé publique.'', a-t-il dit.
Abordant la problématique de l'arrivée massive de l'internet et de l'ensemble de ses applications dans la vie quotidienne de nos populations, Dr Diarra a indiqué qu'il faut pour les pharmaciens de trouver des mécanismes sans dénaturer leur code de déontologie et sans porter atteinte, leur serment de Galien pour répondre efficacement à ces nouvelles pratiques qui les submergent.
''Cette dernière va s'adresser autant aux populations qu'aux acteurs de ce commerce de la mort. Il faut y associer une bonne politique d'accessibilité des populations médicaments. En la matière, la profession pharmaceutique toute entière s'inscrit dans la politique la CMU initiée par le gouvernement.'' a-t-il conclu.
Plusieurs communications et panels meubleront ces deux jours de réflexions.
Cyprien K.