Dans le dossier des 49 militaires ivoiriens arrêtés à leur arrivée à Bamako le 10 juillet dernier, la perspective d'un règlement diplomatique semble de plus en plus menacée. Parce que des points d'achoppements difficilement surmontables sont dorénavant clairement assumés, et parce que les Nations unies n'ont pas levé certaines zones de flou.
Le Mali et la Côte d'Ivoire s'accusent à présent mutuellement de manquer à leur parole. Dans un communiqué diffusé hier soir, Bamako considère que le gouvernement ivoirien « vient de se dédire ». Il y a une dizaine de jours, lors de la libération de trois soldates, sur les 49 arrêtés, Abidjan avait reconnu « des manquements et des incompréhensions » dans les procédures suivies. Un aveu, aux yeux de Bamako, qui considère donc comme un « revirement » l'accusation de « prise d'otages » portée mercredi par Abidjan.
Côté ivoirien, on estime que reconnaître des « manquements » est au contraire une preuve de bonne foi : il y a eu des dysfonctionnements administratifs, mais les soldats venaient bien dans un cadre onusien et en aucun cas pour déstabiliser le Mali. D'ailleurs, ce ne sont pas des « excuses » qui ont été prononcées le 3 septembre dernier, justement pour cette raison.