En Côte d’Ivoire, plus gros PIB d’Afrique francophone, le commerce en ligne séduit de plus en plus de commerçants par son accessibilité. Les prévisions pour ce marché – estimé à plus de 30 milliards de francs CFA – sont assez optimistes. Mais en réalité, le e-commerce souffre toujours du faible taux de bancarisation, des frais élevés de transfert d’argent et des restrictions que les plateformes mondiales de paiement en ligne comme PayPal imposent aux utilisateurs ivoiriens.
Vanessa est une commerçante qui ne paye ni local ni employé. Cela fait près de dix ans que l’entrepreneure vend en ligne ses produits cosmétiques à base de beurre de cacao et de karité. Le tout depuis sa résidence de Bouaké, une des plus grandes villes ivoiriennes, située dans le centre du pays. Cette vendeuse dépend exclusivement de ce commerce. Elle a des clients en côte d'Ivoire, en France et au Canada mais elle se retrouve confrontée à des problèmes de transactions et de frais qui affectent ses profits.
"En Côte d’Ivoire, la plupart de mes clients n'ont pas de carte bancaire. Ils paient par Orange Money, Wave, MTN et autres portefeuilles mobiles mais cela engendre des frais. Ça peut vite coûter cher et les freiner dans leur achat, déplore-t-elle. Pour mes clients à l’étranger, c’est encore pire. Il faut qu’ils se déplacent pour m’envoyer de l’argent par Western Union, Ria ou MoneyGram, avec des frais qui peuvent atteindre 2 %."