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Sport Publié le 13 septembre 2022 | Abidjan.net

Italie : Yves Koné à Rome pour défendre le revenu décent des producteurs ivoiriens de Cacao

© Abidjan.net
Italie : Yves Koné à Rome pour défendre le revenu décent des producteurs ivoiriens de Cacao

Le directeur général du conseil café cacao (CCC) est à Rome en Italie depuis ce lundi 12 Septembre 2022 afin de participer à la réunion annuelle de l’Association Européenne du Cacao (ECA) qui débute Mercredi.


Cette rencontre qui réunira plus de 350 participants de haut niveau dont des traders, des patrons de multinationales du chocolat et des broyeurs, permettra à la cote d’ivoire et au ghana, d’inviter l’industrie du cacao à respecter ses engagements en faveur d’un revenu décent et rémunérateur pour les millions de petits planteurs ivoiriens et ghanéens.


« Cette réunion est l’occasion pour nous, de nous adresser aux négociants, aux broyeurs, aux chocolatiers pour les inviter au respect des engagements qu’ils ont librement pris en soutenant depuis 2019 notre initiative avec le Ghana, de fixer un prix plancher de $2600 (1 300 000 FCFA) et un différentiel de revenu décent de $400 (200 000 Fcfa) la tonne. Et ceci, pour sortir nos planteurs de la pauvreté parce qu’ils ne bénéficient pas des revenus importants que génèrent cette industrie. », a déclaré depuis la capitale italienne, Yves Brahima Koné.


« Notre message est claire. Nous sommes la pour défendre nos planteurs de cacao. Nous sommes la pour défendre les intérêts de la cote d’ivoire et du gouvernement ivoirien. Le secteur cacao est vital pour notre économie et l’industrie du cacao doit respecter ses engagements. Il faut payer le DRD et un différentiel d’origine positif » a t’il ajouté.


En effet, en payant le différentiel de revenu décent (DRD) et le différentiel d’origine qui, ajouté au prix de la fève de cacao cotée sur la bourse de Londres, les deux régulateurs, le CCC et le COCOBOD, devraient pouvoir fixer un prix bord champs attractif aux producteurs de cacao qui sont les principaux laissé pour compte de la chaine de valeur qui profite plus aux intermédiaires que sont les chocolatiers, transformateurs, traders et autres acheteurs.


Alors que le secteur du chocolat et du cacao engendre annuellement plus de 120 milliards de dollar de chiffre d’affaire, seulement 6% de cette manne est capté et partagé par tous les pays producteurs de cacao, soit la portion congrue et insignifiante.


Pour palier à cette situation, la cote d’ivoire et le Ghana ont mis en place en 2019, l’initiative cacao cote d’ivoire-Ghana (ICCG) dont le siège est à Accra et dirigé par Alex Assanvo, un ancien de l’industrie de chocolat, ancien directeur chez l’américain MARS Wrigley.


Un prix plancher de $2600 la tonne a été instauré en plus d’un différentiel de revenu décent de $400 la tonne, qui devrait permettre aux deux pays voisins de l’afrique de l’ouest, premier et deuxième producteurs et exportateurs mondiaux de cacao, de garantir des revenus conséquents à leurs millions de petits planteurs de cacao qui vivent dans la pauvreté, du fait de l’instabilité chronique des cours mondiaux de cacao.


Cependant, depuis l’instauration du prix plancher et du DRD avec l’assentiment de toute l’industrie du cacao qui a salué cette décision des deux pays, les traders, les chocolatiers et les broyeurs ont négocié à la baisse, le différentiel d’origine, une prime payée par le marché pour la bonne qualité des fèves ivoiriennes et ghanéennes.


Cette baisse du différentiel d’origine qui est passée en 2020 du positif au négatif jusqu’a récemment, n’a pas permis d’offrir aux planteurs de cacao un revenu décent et rémunérateur tel que voulu par les gouvernements des deux pays.


Ainsi, en Juillet 2022, le CCC et le COCOBOD, à travers le ICCG a pris la ferme résolution de fixer le différentiel d’origine à 0 pour la cote d’ivoire et à + 30 pound la tonne pour le Ghana et surtout de ne plus vendre de contrats d’exportation de cacao avec un différentiel d’origine négatif.


Cette décision, salutaire et importante pour la defense des intérêts des producteurs ivoiriens et ghanéens, est encore une fois boycotté par l’industrie du cacao et du chocolat qui traine les pieds pour respecter ses engagements pris lors de la signature du pacte économique à Accra et qui stipule que le DRD et un différentiel d’origine positif font partie des actions à mener sur le terrain pour une durabilité du secteur cacao dans les deux pays.


C’est donc pour rappeler aux acteurs de l’industrie du cacao et du chocolat que la cote d’ivoire ne vendra plus de fèves de cacao avec un différentiel d’origine négatif que Yves Brahima Koné , directeur general du CCC participera à Rome, cette semaine à la réunion de l’association européenne de cacao pour réitérer son message et sa position.


Preuve que les lignes commencent à bouger positivement en faveur du CCC et des planteurs ivoiriens, vendredi 9 Septembre 2022, Cargill, le géant américain de l’agro-alimentaire et premier acheteur et exportateur de fèves de cacao en cote d’ivoire, a acheté 25,000 tonnes pour la saison 2023/24 avec un différentiel d’origine positif.


Selon les acteurs locaux du secteur ainsi que pour le directeur general du CCC, c’est le signe que la voix de la cote d’ivoire a été entendue et écouté par l’industrie qui devra maintenant composer avec la fermeté affichée par les autorités ivoiriennes.


« Nous avons lu que le CCC a réussi à vendre 25,000 tonnes de cacao avec un différentiel d’origine positif et avec le DRD. C’est une excellente nouvelle pour le Ghana et la cote d’ivoire mais aussi pour l’initiative que nous représentons. Le fait qu’un géant du secteur s’engage sur cette voie après 2 saisons de discussions veut dire que nos récents engagements ont eu un échos favorable. » a affirmé Alex ASSANVO secrétaire exécutif de l’initiative cacao cote d’ivoire-Ghana lui aussi présent à Rome pour participer à la réunion de l’ECA.


« Nous pensons que les autres acteurs de l’industrie ne vont plus tarder à suivre l’exemple de Cargill et acheter le cacao avec le DRD et avec un différentiel d’origine positif. Nous sommes des partenaires et c'est ensemble que nous devons construire un secteur cacao durable aussi bien pour les consommateurs que pour les producteurs. » a conclu M ASSANVO.


A. N

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