Abidjan- L’Union africaine (UA) et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) ont demandé, mercredi 24 août 2022, que des mesures immédiates et globales soient prises pour remédier aux conséquences désastreuses de la tuberculose chez les enfants en Afrique, rapporte un communiqué publié par l'agence onusienne.
Cet appel a été lancé conjointement avec la Fondation Elizabeth Glaser pour la lutte contre le sida pédiatrique (EGPAF) et le Partenariat Halte à la tuberculose, en marge de la 72e session du Comité régional de l’OMS pour l’Afrique, à Lomé (Togo).
La Région africaine abrite 17 des 30 pays où la charge de la tuberculose est la plus élevée au monde et compte environ 322 000 enfants et jeunes adolescents (âgés de 0 à 15 ans), soit un tiers des cas de tuberculose chez les moins de 15 ans dans le monde.
Il est particulièrement préoccupant de constater que deux tiers des enfants atteints dans la Région ne sont pas notifiés ou ne sont pas diagnostiqués, ce qui entraîne un risque accru de propagation rapide de la maladie et de hausse de la mortalité, en particulier chez les jeunes enfants. Chez les enfants de moins de cinq ans, seulement un tiers (32 %) sont diagnostiqués – la plus faible proportion au monde.
Le faible dépistage de la tuberculose résulte de difficultés dans le prélèvement d’échantillons et dans la confirmation bactériologique de la maladie chez les enfants qui peuvent présenter des symptômes cliniques non spécifiques qui coïncident avec ceux d’autres maladies infantiles courantes. En outre, les enfants et les jeunes adolescents ont généralement accès à des soins de santé primaires ou à des services de santé pédiatriques dans des établissements où la capacité de diagnostiquer la tuberculose est souvent limitée.
La malnutrition aggrave les effets de la tuberculose. Au niveau mondial,19 % de tous les cas de tuberculose sont associés à la malnutrition.
« L’épidémie de tuberculose chez les enfants en Afrique se produit dans l’ombre et a jusqu’à présent été largement ignorée », a indiqué la Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, Dr Matshidiso Moeti.
« Un enfant meurt de la tuberculose toutes les deux minutes quelque part dans le monde, bien que cette maladie puisse être traitée et prévenue. Les enfants atteints de tuberculose ne propagent presque jamais la maladie et sont toujours infectés par un adulte. Leur souffrance est donc un indicateur de nos échecs dans le diagnostic et le traitement de la tuberculose chez les enfants », a noté la directrice exécutive du Partenariat Halte à la tuberculose, Dr Lucica Ditiu.
Dans le cadre de la Stratégie de l’OMS pour mettre fin à la tuberculose, les pays devraient avoir pour objectif de réduire les cas de tuberculose de 80 % et les décès de 90 % d’ici à 2030 par rapport à 2015. La stratégie fixe également des cibles intermédiaires clés que les pays devaient atteindre au plus tard en 2020 et en 2025 pour mettre fin à la maladie.
La cible intermédiaire fixée pour 2020 visait à réduire de 35 % le nombre de décès dus à la tuberculose et de 20 % l’incidence de cette maladie. Seuls six pays à forte charge de tuberculose ont atteint la cible intermédiaire de réduction des cas fixée pour 2020 et seuls six pays ont atteint la cible de réduction des décès de 35 %.
cmas