Le 61e sommet ordinaire des chefs d’État de la Cédéao s’est tenu, dimanche 3 juillet 2022, à Accra. Les décisions annoncées sur le Mali, le Burkina Faso et la Guinée ont été prises à huis clos dans une salle de conférences ultra-gardée, seuls les porteurs de badges VIP pouvaient traîner dans les couloirs ou y avoir accès. Entrée dans les coulisses de cette rencontre de haut niveau.
Avec notre envoyé spécial à Accra, Jean-Luc Aplogan
Juste après l’ouverture, les chefs d’État ont demandé à rester entre eux. Ministres, collaborateurs, invités spéciaux ont vidé la salle. Cela a duré une heure et c’est à ce moment-là que l’élection de Umarou Sissoko Emballo, le président de la Guinée-Bissau, a été tranchée. Ceux qui ne voulaient pas de lui ont suggéré à Nana Akufo-Addo, le sortant, de rester six mois de plus. Sans succès. Dernier joker, le Nigérien Bazoum, lui aussi, a décliné. Embalo venait de gagner son mandat de président en exercice de l’organisation régionale.
Comment la levée des menaces de sanctions contre le Burkina Faso a été décidée ? En pleine séance, Saleh Annadif, patron de la Minusma en Afrique de l’Ouest, joint la ministre des Affairées étrangères et lui réclame une promesse non tenue, à savoir le document qui ordonne la libération totale du président destitué Kaboré. Le médiateur Issoufou, dont le travail a été très apprécié, le reçoit quelques minutes après.