La méthode de soins "Mère kangourou" ou méthode "Zéro séparation" a permis au service pédiatrie du Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de Treichville de sauver la vie de 387 enfants de petits poids (-2Kg) depuis 2019.
Cette annonce a été faite par le Dr Jacob Enoh du service pédiatrie de l’établissement sanitaire lors de la célébration, le jeudi 19 mai 2022, de la journée internationale de ladite méthode Kangourou qui s’est déroulée au sein de l’établissement sanitaire.
« Cette célébration des mères kangourou est une occasion de rendre hommage à ces enfants et leurs parents qui vivent des débuts mouvementés. Mettre au monde un enfant de petit poids est vraiment une source d’angoisse pour nous tous, professionnels et parents. Il est donc de notre devoir à nous tous, personnels, agents de santé et parents de tout faire pour aider ces enfants », a déclaré Dr Enoh.
La méthode mère kangourou (MMK) consiste à mettre en contact peau à peau de manière précoce et continue la mère et son bébé. Ce dernier sera exclusivement allaité et suivra ensuite des soins en ambulatoire avec une attention particulière et conséquente. Elle donne à l’enfant de croire qu’il est encore dans le ventre de sa mère, vu la proximité entre les deux. Elle lui permet donc de se sentir protégé, ce qui favorise sa croissance normale et rapide.
Selon le Dr Jacob Enoh, la MMK, méthode palliative à la couveuse, a donc permis de sauver 118 enfants en 2019, 140 en 2020 et 129 en 2021. Elle est donc pour lui devenue incontournable dans la prise en charge de ces enfants.
Bien que cette méthode représente de plus faibles coûts en comparaison à ceux de la couveuse traditionnelle, il a émis le souhait de voir le gouvernement et les personnes de bonne volonté investir et s’investir davantage dans de l’unité de soins méthode mère kangourou qui se trouve confrontée à d’énormes besoins en vivres et non vivres qui permettraient au service pédiatrie du CHU de Treichville d’assurer le séjour dans les meilleures conditions de leurs pensionnaires.
Représentant le directeur général du CHU de Treichville, le Pr Casanelli D’Istria, directeur médical et scientifique de cet hôpital, s’est réjoui de la pratique effective et la mise en œuvre de cette méthode qui fait ses preuves et sauve aujourd’hui des vies.
« La méthode mère kangourou est une méthode assez originale, très simple, peu coûteuse (…) C’est une méthode dont les précurseurs se trouvent au CHU de Treichville et elle est à vulgariser ».
Co-organisatrice de cette cérémonie, Koba Marie Thérèse, la présidente de la fondation Houphouët Mamie Faitai, structure dont la mission première est de faire connaître et vulgariser la méthode kangourou en Côte d’Ivoire, a tenu à faire des précisions sur la pratique de cette méthode.
« Nous avons remarqué qu’avec la méthode mère kangourou l’enfant prématuré survivait et il y avait moins de cas de mortalité infantile. Répondant à un problème de santé publique, nous avons donc dans le cadre de nos activités décidé de la vulgariser », s’est réjoui Koba Marie Thérèse.
A cet effet, elle a annoncé qu’avec la fondation, elle ambitionne cette année par le truchement d’une campagne de sensibilisation, parcourir les dix communes d’Abidjan, pour faire connaître la MMK avant d’investir dans le même élan l’intérieur du pays.
La première responsable de la fondation Houphouët Mamie Faitai a donc profité de l’occasion pour lancer un appel au ministère de la santé et aux potentiels bénévoles pour un appui à la hauteur de la campagne.
Il faut noter que chaque année, le monde entier célèbre la méthode mère kangourou à la date du 15 mai. Cette année, elle a été célébrée en terre ivoirienne ce jeudi 19 mai 2022 sous le thème : « quelle contribution de la méthode mère kangourou dans la lutte contre la mortalité infantile en Côte d’Ivoire ? » en présence des parents dont les enfants ont bénéficié de cette innovation depuis son introduction en Côte d’Ivoire.
P. R