Comme dans bien de villages du District d’Abidjan, la guerre de succession n’épargne point le village de Songon-Agban en proie à un bicéphalisme concernant la chefferie. En effet, la décision préfectorale qui avait été délivrée à une partie des Tchagba a suscité des mécontentements au sein des membres de cette même génération. Dans une déclaration pondue le dimanche 16 janvier 2022, l’équipe favorable au respect des us et coutumes et qui estime que si un chef il y a, c’est bien M. Aliman Akré Paul, qui a décrié cet état de fait. Dans une déclaration rendue publique le 22 janvier dernier, le porte-parole des dénonciateurs explique « Nous apprenons que nos camarades Tchagba qui ont choisi de se démarquer de la tradition ont obtenu un arrêté préfectoral en date du 25 Novembre 2021 numéroté ‘’Arrêté N 157/ PA/CAB du 25 Novembre 2021’’ et signé du préfet d’Abidjan. Pour nous, il n’y a pas encore d’arrêté. Puisqu’au sortir de la dernière réunion que nous avons eue à la Préfecture d'Abidjan, le 18 Novembre 2021, Madame la secrétaire générale, nous avait demandé, vu que nous ne sommes pas parvenus à nous entendre, de retourner régler la situation et de revenir une fois que nous aurions désigné ensemble une équipe dirigeante. Puisque l'autre tendance a proposé que le chef que nous avons désigné et sur le choix duquel tout le village est unanime soit l'adjoint de leur candidat proposition que nous avons déclinée. Ainsi deux jours après, soit le 20 novembre 2021, nous nous sommes réunis au village avec l'autre tendance. Et au cours de cette réunion, il était question que les deux tendances s'accordent à désigner un seul doyen et son adjoint, un secrétaire et son adjoint puis un griot et son adjoint. L'ordre du jour proposé par le médiateur ayant été décliné par l'autre tendance qui a souhaité consulter sa base, le médiateur a demandé une rencontre, le mercredi 24 Novembre 2021, pour la poursuite de la discussion. Et contre toute attente, nous apprenons que l'autre tendance aurait obtenu l'arrêté préfectoral. Et pour confirmer le fait, elle a même festoyé dans le village. Nous restons croire que c’est une utopie que celui qui n’a pas été désigné par la tradition en vienne à bénéficier d’un arrêté préfectoral. Si c’est une réalité, nous craignons que le viol de nos traditions n’en vienne à devenir une jurisprudence et ce serait déplorable. Nous ne saurions l’accepter chez nous à Songon- Agban », a martelé Koutouan Oye Jean, porte-parole.
Dans leur combat, ces derniers affirment avoir reçu le soutien des patriarches et de la quasi-totalité des populations. Ils interpellent l’ensemble des autorités à agir d’urgence afin de faire respecter les us et coutumes Atchan. Ils attendent manifester pour ne pas laisser prospérer ce qu’ils qualifient de forfaiture.
JEAN PRISCA