Depuis la suspension le 26 avril dernier des anciens inspecteurs des Examens du permis de conduire par le ministre des Transports, Koné Amadou, plus rien ne va vraiment dans le secteur. Il ne se passe pas un seul jour sans que des moniteurs d’auto-écoles ne grognent. L’Examen théorique et pratique du permis de conduire connaît de sérieuses perturbations sur le terrain. Les inspecteurs gendarmes qui sont commis à cette tâche en remplacement des inspecteurs civils bloquent régulièrement les Examens pour non-paiement de leurs primes de mission. Le ministre des Transports a dû faire des pieds et des mains pour désamorcer les grèves projetées à maintes reprises pour les lenteurs enregistrées dans les activités de passation de permis. Par la voix du vice-président de l’Union nationale des auto-écoles de Côte d’Ivoire (UNAECI), Cissé Lamine a annoncé un arrêt de travail sur toute l’étendue du territoire, le mercredi 3 novembre 2021 pour protester contre la lourdeur observée dans l’Examen du code et de conduite. En juillet, une grève avait été désamorcée pour les mêmes raisons de perturbation dans la délivrance des permis.
Le président du Syndicat national des directeurs et moniteurs des auto-écoles de Côte d’Ivoire (SYNADEMAE-CI) et président de la mutuelle des auto-écoles d’Abobo, Tiéoulé Koné, dans une interview, a tiré la sonnette d’alarme devant les difficultés rencontrées actuellement dans le secteur des auto-écoles. Exacerbées par cette situation qui ne fait que perdurer, des acteurs du secteur qui ont requis l’anonymat préfèrent la réintégration des anciens inspecteurs suspendus. « Mon cri du cœur : je souhaite vivement que les anciens inspecteurs reviennent remplacer les gendarmes. Il y a des moments où les gendarmes bloquent tout et ne font pas d’examens aussi bien à l’intérieur qu’à Abidjan parce qu’ils ne perçoivent pas leurs primes (…) Aujourd’hui, on demande à chaque auto-école de ne placer que 4 candidats par semaine ; vous comprenez qu’il est impossible pour nous de tenir nos engagements dans des contrats. Il y a une société qui me sollicite pour faire le permis de 87 candidats mais je ne peux pas. Il y a certes 40 inspecteurs qui ont été formés mais ils ne peuvent pas prendre, eux aussi, fonction parce qu’ils réclament des primes. Nous avons tous prié pour que ces derniers prêtent serment. Ce qui a été fait. Mais ils ne peuvent toujours pas commencer parce qu’il y a un problème de prime.
Devant toutes ces situations, est-ce qu’on ne peut pas faire recours aux anciens inspecteurs qui faisaient ce travail sans rien percevoir comme prime ? Ce, en attendant de régler cette histoire de prime des nouveaux inspecteurs. Ces anciens sont des fonctionnaires affectés à la Direction générale des Transports terrestres. Eux sont obligés de faire les Examens de permis de conduire sans exiger préalablement des primes. En attendant de régler le problème de primes des inspecteurs gendarmes et de ceux qui viennent d’être formés, que le ministre rappelle les anciens inspecteurs suspendus. Etant à la disposition de la Direction générale des Transports terrestres, ces derniers acceptent, travaillent sans primes. Il faut donc sauver la situation avec eux en attendant de régler le problème de primes des autres » nous a confié notre interlocuteur qui a requis l’anonymat.
FRANÇOIS BECANTHY