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Sport Publié le 21 octobre 2021 | Le Banco.net

L’Enquête du Jeudi : Côte d'Ivoire. Pourquoi il fait bon vivre ensemble à Treichville

© Le Banco.net
L’Enquête du Jeudi : Côte d'Ivoire. Pourquoi il fait bon vivre ensemble à Treichville

Les vocables qui sont utilisés pour la nommer sont aussi variés que divers. La cité cosmopolite, la commune N’zassa, la Cedeao en miniature, sont quelques-unes des expressions dont on se sert pour désigner la mythique commune de Treichville.


Ces mots en disent long sur l’état d’esprit qui prévaut au sein des communautés vivant dans cette commune du district d’Abidjan. On a rarement entendu le nom de Treichville mêlé à des actes de violences entre individus ou communautés au cours des différentes crises, qui ont émaillé la Côte d’Ivoire depuis plusieurs années. C’est que la commune de Treichville a su maintenir un climat de cohésion sociale pacifique, quelles que soient les tensions qui ont prévalu. Treichville peut, de ce fait, être citée comme un exemple de réussite en matière de cohésion sociale et d’intégration.


Comment cette commune qui regroupe plusieurs communautés aussi bien allochtones, allogènes que provenant des pays de la sous-région, a réussi cela ? Comment est-elle parvenue à obtenir des résultats plus que satisfaisants, là où d’autres cités essaient, tant bien que mal de s’en sortir à bon compte ?


De l’avis de Zahourou Koré Théodore, chef central de la communauté bété de Treichville, tout est parti de « l’héritage » légué à leurs enfants par les premiers Ivoiriens qui ont vécu dans la cité. Ils leur ont appris à vivre en bonne intelligence avec les frères tant allochtones, allogènes, qu’étrangers. Cette situation a favorisé un brassage de populations, à telle enseigne qu’on n’arrivait pas à faire le distingo entre les Ivoiriens et les autres. En somme, de l’avis de Zahourou Koré Théodore, c’est le « bon héritage » que les descendants continuent de perpétuer, qui fonde cette cohésion sociale.


« Nous avons vécu comme une grande famille »


Le sens élevé de l’hospitalité et la vie en bonne intelligence, ont été marqués par plusieurs actes. « Les parents et les enfants se fréquentaient, se côtoyaient ; nous mangions ensemble dans les familles. Nous cultivions le bon voisinage, le partage, la solidarité, et bien d’autres valeurs. Le malheur ou le bonheur d’une famille était aussi vécu solidairement par les autres familles, sans distinction d’ethnie, de niveau social ou de religion. Bref, nous vivions comme une grande famille », laisse entendre Mamadou Keita, l’un des fils de feu El hadj Fadama Keita, qui aura été, pendant longtemps, le chef de la communauté malinké. Sa famille est l’une des premières à s’être installée à Treichville. Elle y est arrivée en 1923. Mamadou Keita explique que, le fait de vivre ensemble, avec toujours l’ardent désir de se mettre au service de l’autre, en le considérant comme un frère et non comme un simple voisin, est assurément l’une des valeurs, qui a fait le lit de la cohésion sociale et l’intégration des communautés venues d’’ailleurs. « Touts petits, nous appartenions d’abord à la communauté avant d’appartenir à nos familles biologiques. Nous avons grandi ensemble. Nous avons mangé les uns chez les autres. Nos parents s’employaient au quotidien à entretenir et raffermir la bonne entente, la paix, l’hospitalité et surtout l’esprit de la grande famille qui prévalait dans chacune des concessions. Il n’y avait pas de distinction d’ethnies, de religion ou de nationalité. C’est dans cette cohésion que nous avons grandi », indique Amidou Tangara, administrateur d’une entreprise. Il a vu le jour à Treichville dans les années19 70.

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