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Sport Publié le 20 septembre 2021 | L’intelligent d’Abidjan

La chronique du lundi États généraux de l’éducation et de l’alphabétisation en Côte d’Ivoire

© L’intelligent d’Abidjan
La chronique du lundi États généraux de l’éducation et de l’alphabétisation en Côte d’Ivoire

Comment concilier la promesse d’un accès libre et gratuit à l’école et la sélection des élites ?


Pourquoi lancer les Etats généraux de l’éducation et de l’alphabétisation en Côte d’Ivoire après les deux premiers mandats d’Alassane Ouattara (2011-2020) ? Porteur d’un projet qui fait de l’éducation une priorité absolue pour engager le pays sur le chemin de l’émergence, Alassane Ouattara a confié à Kandia Camara la mise en œuvre de cette vision. Kandia Camara, qui a été ministre de l’éducation nationale de 2011 à 2021, avait la légitimité politique, – elle est devenue une figure incontournable du RDR, et historique, – avec sa fidélité à Alassane Ouattara depuis 1994 -, pour mettre en œuvre l’acte fondateur d’une école ivoirienne performante. L’objectif est de « donner à toutes les filles et à tous les fils de notre pays le droit à l’éducation, à une formation de qualité » (déclaration d’Alassane Ouattara lors d’un séminaire gouvernemental sur ce sujet trois avant l’élection présidentielle de 2015). Au moment où Alassane Ouattara accède au pouvoir en 2011, une décennie de crises politico-militaires et post-électorales (2002-2011), a fragilisé le système éducatif ivoirien. D’après l’ONU, le taux d’alphabétisation (56,9% pour les adultes et 67,5% pour les jeunes) reste faible pour un pays devenu le moteur économique de Afrique de l’Ouest francophone et sûrement le plus riche. Selon l’Unesco, la plupart des populations analphabètes vivent en Afrique subsaharienne et les enfants et adolescents non scolarisés sont, majoritairement, des filles africaines. Investir massivement dans son système éducatif est, pour la Côte d’Ivoire que veut bâtir Alassane Ouattara, une nécessité. Les années Houphouët-Boigny avaient permis, lors de l’accession à l’indépendance, la formation des agents de son administration. Il faut aujourd’hui développer un enseignement de masse qui permettra plus d’inclusion en faisant fonctionner l’ascenseur social et d’où sortiront les élites dont le pays a besoin. La liste des disfonctionnements de l’école ivoirienne est connue.


Les dysfonctionnements de l’école ivoirienne


La multiplication des grèves des enseignants sous son règne et le bras de fer, souvent musclé, entre les syndicats et Kandia Camara, sont le révélateur des dysfonctionnements de l’école ivoirienne. Dans un article de Jeune Afrique, publié le 21 mai 2021, la journaliste Florence Richard relève, parmi les dysfonctionnements les plus graves, « des classes bondées, des établissements sans toilettes ni électricité, un enseignement jugé médiocre par de nombreux Ivoiriens, un taux d’alphabétisation qui reste bas et de nombreux enfants hors du système scolaire malgré l’obligation de scolarisation. (30 % des 6 à 11 ans en 2017) et des résultats qui, selon certains critères, placent la Côte d’Ivoire au même rang que la Gambie. » Il faut ajouter un niveau de qualification insuffisant des enseignants et des méthodes pédagogiques peu efficaces au regard des défis à relever. On ne peut pas, cependant, parler d’échec de Kandia Camara. Son action a permis de mettre sur de bons rails le système éducatif ivoirien en réintroduisant dans l’action de son ministère une morale collective.

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