Carlo Vieira (manager de la sélection ivoirienne de basket-ball) : “J’ai confiance aux Eléphants”

A 28 ans, Carlo Vieira est devenu incontournable dans le milieu du basket-ball ivoirien. Depuis 2009, il a été bombardé manager de la sélection nationale. Basé en France mais très actif à la veille de l’Afrobasket 2011, prévu du 17 au 28 août prochain à Madagascar, il partage son optimisme avant le rendez-vous africain. Qui est vraiment Carlo Vieira ? Je suis conseiller en gestion de patrimoine pour basketteurs professionnels. Je suis titulaire d’un DESS en gestion de patrimoine et un MBA en management des organisations sportives. Je suis joueur de basket depuis l’âge de 8 ans. J’ai grandi en Côte d’Ivoire et j’ai d’ailleurs participé à plusieurs sélections nationales, en Benjamins et Minimes. Puis je suis allé en France pour mes études, où j’ai continué de jouer mais au niveau amateur. Je suis un passionné de sport en général, j’ai d’ailleurs axé mes études de finance sur le sport et particulièrement le basket. Un milieu dans lequel je me suis introduit pour développer mon activité de gestion de patrimoine qui consiste à conseiller les joueurs sur les placements financiers et optimiser leur fiscalité. Comment êtes-vous arrivé à collaborer avec la FIBB ? J’ai joué en équipe nationale avec certains joueurs qui sont aujourd’hui en équipe nationale. Etant un inconditionnel du sport, je me suis toujours posé la question de savoir pourquoi la Côte d’Ivoire n’obtenait pas de résultats au niveau du basket depuis plus d’une vingtaine d’années. Et qu’avez-vous trouvé comme réponses ? En 2007, j’ai discuté de basket-ball avec le capitaine de l’équipe nationale Ismael N’diaye. Il me disait qu’il existait une bonne dynamique à la FIBB et que le nouveau président souhaitait vraiment obtenir des résultats. Après la CAN 2007, j’ai obtenu par un contact le numéro de l’ex-président de la FIBB, Moise Koré que j’ai spontanément appelé, en lui proposant mes services afin de ramener les meilleurs joueurs ivoiriens en équipe nationale. Le président était enthousiaste à l’idée de me rencontrer et d’échanger avec moi sur des projets que je lui proposerais. Chose que l’on a faite un mois plus tard à Paris, en compagnie de Richard Bah. Nous avons donc organisé une rencontre avec les joueurs ivoiriens de l’étranger et le président Koré afin qu’il puisse lancer le projet « J.O. Londres 2012 » qui avait pour but d’obtenir une qualification aux « J.O. de Londres » et de constituer une équipe compétitive en 2009. Au fil du temps, mes attributs se sont agrandis et avant la CAN 2009 j’exerçais pleinement mes fonctions de manager de l’équipe. Que fait exactement un manager de sélection nationale ? C’est une fonction qui existe dans toutes les grandes fédérations au monde. C‘est -à-dire, chargé de mission ou responsable sportif. Je suis en charge de la vie sportive de l’équipe. Je contacte les joueurs, je m’occupe de la préparation, j’entre en contact avec les autres fédérations, je choisis le coach, le staff. Je prends contact avec les sponsors, je suis le relai entre la fédération et l’équipe nationale… Et entre la fédération et les partenaires extérieurs. Malheureusement, la fonction a été mal perçue. Mais je pense que c’est tout simplement par ignorance. En tout cas, les résultats sont là, c’est l’essentiel. La démission de Koré Moïse a-t-elle dilué votre enthousiasme ? Dire que cela ne m’a pas affecté est un mensonge. Dès que j’ai appris la nouvelle, je l’ai appelé. Il m’a dit qu’il ne pouvait plus supporter certaines choses, notamment que l’on s’en prenne à moi et que l’on m’assimile aux malheurs de l’équipe. Cependant cela m’a boosté. Je n’ai pas voulu tout lâcher car nous avons beaucoup souffert pour arriver au niveau où nous sommes. Comment expliquez-vous la crise actuelle à la FIBB ? Cela est né de la pire chose qui puisse arriver en sport, c’est-à-dire l’assimilation entre le sport et la politique. Notre pays a connu une crise sans précédent. Moïse Koré en subit les conséquences et on va dire que d’autres personnes veulent en profiter. Il y aura très bientôt des élections. Pour le moment, il y a des compétitions internationales. Pourquoi vouloir tout modifier au dernier moment ? Cela risquerait de perturber les équipes en place. Pensez-vous que les Eléphants pourront aller loin à l’Afrobasket 2011 de Madagascar ? Oui, sinon je ne serais plus là. Cela fait déjà 3 ans que nous travaillons avec le même noyau. En 2010, nous avions une équipe meilleure qu’en 2009. Cela est donc encourageant. Après, il faut tenir compte de notre préparation tardive de seulement 3 semaines due à tous les troubles au sein de la fédération. Mais la motivation est là, c’est aussi le plus important. J’ai confiance aux Eléphants. Entretien réalisé par Guy-Florentin Yaméogo